Malgré un Benoît Magimel qui réveille avec éclat les réminiscences de son rôle dans “Pacifiction”, un buddy movie sans grande consistance.
Peut-on s’évader comme ça d’un rôle aussi mythique que celui de Benoît Magimel dans Pacifiction, le plus grand choc de l’année dernière ? Il semblerait que non. Par-delà les costards clairs du haut-commissaire d’Albert Serra, l’acteur rejoue avec une savoureuse ironie la lointaine parenté que son rôle entretient avec le précédent film. Comme bloqué dans les vapeurs moites de Tahiti, il compose un être tout aussi baratineur, mais dont il accentue sérieusement le degré de lose aux côtés de son compère Reda Kateb.
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La lose, c’est évidemment le grand motif du film qu’Elias Belkeddar orchestre grâce à ce duo d’acolytes dépassés et à côté de leurs pompes, qu’il regarde entre le spleen existentiel, le mal du pays et la farce bling-bling façon Le monde est à toi de Romain Gavras (produit par Belkeddar). C’est très probablement par ce non-choix qu’Omar la Fraise peine à décoller, peu aidé par un scénario informe et sans véritable enjeu.
Magimel en majesté
Au-delà du show Magimel, qui rend cette déroute moins soporifique, il faut toutefois reconnaître à la caméra d’Elias Belkeddar de saisir par instants et avec une certaine vitalité le portrait d’un territoire : les pulsations bouillantes des dédales d’Alger et d’une jeunesse délaissée qui a conquis la rue pour survivre.
Omar la Fraise d’Elias Belkeddar, avec Reda Kateb, Benoît Magimel (Fr., 2023, 1 h 30). En salle le 24 mai.
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