Des enfants tentent d’outrepasser le code parental de leur console et c’est tout un monde merveilleux qui s’ouvre. Le premier film de Weston Razooli nous replonge en enfance, quand tout était encore possible.
Grand feu de joie et grand n’importe quoi que ce Riddle of Fire (Conte de feu), premier long signé Weston Razooli. Cinéaste à allure d’un grand ado dégingandé, il foulait vendredi 19 la scène de la Quinzaine des cinéastes accompagné de son jeune et merveilleux casting d’enfants sauvages et sautillant·es, visiblement excité·es comme des puces d’être là.
Conte de feu propose un pur spectacle de plaisir régressif. Dans ce film d’aventures haletant, chaque événement et détail du quotidien se changent en épopée fantastique comme cet œuf servant à la confection d’une tarte aux myrtilles élevé au rang de graal. C’est la vraie et belle idée de cinéma de Conte de feu que de faire de ce regard en expansion permanente, riche d’interprétations, d’hallucinations sur le monde, l’une des définitions possibles de l’enfance.
Terrain de jeu
Weston Razooli en fait un terrain de jeu aux fantasmes illimités, machine à imaginaire increvable capable de produire les visions les plus folles et parfois les plus claires. Visions qui s’accordent évidemment au regard d’un cinéaste qui semble encore en faire partie et filme ces kids effronté·es aux joues égratignées et aux cheveux hirsutes comme ses parfaits (alter)égaux. D’où la sensation galvanisante d’un film purement et joyeusement récréatif, évacuant immédiatement tout soupçon de surplomb, de métaphore clinquante ou d’idée préconçue sur l’enfance.
À l’image d’un opulent banquet, le film recycle avec un goût savoureux de la citation tout un héritage cinéphile et geek, allant des Goonies à Jumanji en passant par Scooby-Doo et pourquoi pas Miyazaki et Spielberg dans un même élan et geste bagarreur.
Conte de feu de Weston Razooli est présenté à la Quinzaine des cinéastes