En pleine crise de la presse, le fameux quotidien new-yorkais affiche une insolente santé. Quels sont les ingrédients de son succès ?
Le New York Times aurait-il trouvé la recette miracle ? Fondé en 1851, le grand quotidien new-yorkais affiche des recettes insolentes en pleine crise de la presse. Le jeudi 2 février, il annonçait fièrement avoir conquis 583000 abonnés digitaux supplémentaires en 2016 – dont 296 000 sur les trois derniers mois de l’année, à la suite de l’élection de Trump.
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“Le ‘NY Times’ est particulièrement bien positionné”
Aujourd’hui considéré comme le plus grand journal de la planète, avec un chiffre d’affaires supérieur à 1,4 milliard d’euros et plus de 1300 journalistes, la “Gray Lady” semble attirer toujours plus de lecteurs malgré son âge canonique.
Loin de se reposer sur ses lauriers, le New York Times continue de réfléchir à la meilleure façon de s’adapter à la révolution numérique dans son luxueux gratte-ciel dessiné par Renzo Piano. Le 17 janvier, un épais rapport interne intitulé “Journalism that stands apart” (“un journalisme qui se démarque”) était rendu public.
“C’est un moment crucial dans la vie du New York Times”, prévient d’emblée le document. Le ‘Times’ est particulièrement bien positionné pour tirer parti de l’évolution du paysage médiatique d’aujourd’hui – mais il est également vulnérable si nous ne nous transformons pas rapidement.”
“Un ton moins conventionnel”
Rédigé par une équipe de sept journalistes, le Groupe 2020, le texte s’interroge sur le modèle économique du quotidien et ses choix stratégiques à l’horizon des trois prochaines années. D’après leurs conclusions, l’avenir se trouve dans “les abonnements payants, l’originalité des contenus, la diversité des formats narratifs ainsi qu’un ton moins conventionnel”. A l’heure où l’info se consomme sur smartphone entre deux arrêts de métro, le journal a donc pleinement conscience de s’adresser à un lectorat de plus en plus exigeant.
D’ailleurs, si le quotidien a pour la première fois dépassé la barre des 3 millions d’abonnés et connu une hausse de 6% des recettes publicitaires pour la partie digitale, 9,1% ont été perdus du côté du papier. Signe qui ne trompe pas : à l’heure où The Independent y a renoncé, le sort de la version physique du New York Times n’est pas évoqué dans le rapport. Dean Baquet et Joe Kahn, les deux boss de la rédaction, ont annoncé des réductions d’effectifs dans les mois à venir, sans communiquer de chiffres.
Mais l’arrivée de Trump au pouvoir devrait doper les recettes du titre, désormais érigé en principal journal d’opposition. Le 29 janvier, dans un tweet (l’ensemble des tweets de Trump à propos du NY Times) dont il a le secret, le Président élu déclarait : “Quelqu’un avec des aptitudes et des convictions devrait acheter le faux média en perdition qu’est le New York Times afin de le diriger correctement ou du moins de le laisser couler avec dignité.” Ragaillardie, la Gray Lady compte bien lui apporter le plus cinglant des démentis.
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