Un best-of de pop sophistiquée et ambitieuse, par des faussaires danois.
Ces barbus de Copenhague possèdent, et le prouvent de manière ostentatoire, une jolie collection de guitares et de disques. Pas une faute de goût dans ce best-of d’indie-guitares américaines, éduquées dans les meilleurs collèges privés – ceux où on apprend à porter la raie de côté savamment négligée, des Shins aux Posies. Pas un faux pas non plus dans ces harmonies vocales qui, des Beach Boys à Mercury Rev, illuminent depuis quarante ans d’un soleil pâle un psychédélisme au miel. Le seul souci des Figurines, dans tout leur raffinement et leur érudition, c’est cette impression d’écouter son iPod en lecture aléatoire : l’ordre des chansons a beau changer, les agencements se déplacer, ce sont toujours les mêmes sons, intonations, riffs et harmonies que l’on entend. Car cette façon d’accommoder les restes, de bâtir avec des matériaux strictement de récupération est la seule concession des Figurines au désordre : très doués en construction mais piètres architectes, ils se contentent d’empiler avec une minutie saisissante des pans entiers de murs qu’ils n’ont même pas pris le soin de déformer, de redécorer. On se croirait dans ces villas de Beverly Hills qui ont importé, à l’identique, des palais victoriens, des maisons basques ou des haciendas mexicaines : luxueux et confortable, mais pas très personnel, et un peu absurde.
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