Pour s’assurer la victoire, Emmanuel Macron ratisse très très large. Talent de rassembleur ou symptôme d’une absence d’idées ?
Comme le disait très justement Christiane Taubira dans notre précédent numéro, les campagnes politiques sont des moments où l’on se doit de mobiliser des convictions : certains ont pourtant décidé de se contenter de manipuler de vulgaires outils de jardin.
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Pour Emmanuel Macron, il s’agira du râteau, et dans les grandes largeurs s’il vous plaît. Quand la campagne de Fillon vacille, le fondateur et candidat de En marche !, ni de droite ni de gauche (ça rappelle de mauvais souvenirs), évoque, en plein meeting lyonnais le week-end dernier, la mémoire de Philippe Séguin.
Un nouveau Moïse de centre droit ?
Malin : le vainqueur de la primaire de la droite s’est accaparé depuis plusieurs mois l’héritage séguiniste, et devant les problèmes qu’il rencontre, certains de ses électeurs pourraient être tentés, suite à ce clin d’œil bien voyant, de rejoindre la varappe présidentielle du nouveau Moïse de centre droit. Qui n’en finit plus de séduire : après le ralliement d’Alain Minc, l’ex-tenancier de Bercy a eu la joie de recevoir la visite de Geneviève de Fontenay, à Lyon. A quand Tex ou Pascal Obispo ?
Malin, Macron. Malignes aussi ces références gaullistes surjouées à un moment où la droite tout entière racle les fonds de tiroir pour essayer de s’inventer un potentiel nouveau candidat. Les uns parleront d’opportunisme, d’autres de démagogie, d’autres encore trouveront tout simplement génial d’ouvrir une brèche béante qui puisse à la fois contenter Ségolène Royal et Patrick Drahi.
Le Giscard 2.0 épate en effet certains par ses capacités d’amplitude. Après avoir fêté l’annive de Line Renaud en compagnie du gratin, on le verra peut-être bientôt retweeter un éboueur, qui sait ? Malheureusement, et Emmanuel Macron l’apprendra bien assez vite, la politique, une campagne, ce n’est pas cela.
Une bouillabaisse hypercentrée dont le goût se perd jour après jour
On n’ouvre pas le spectre de ses idées comme on règle la géolocalisation de son appli Tinder. Là où certains se frottent aux extrêmes, Macron a choisi de faire le pari d’une bouillabaisse hypercentrée dont le goût se perd jour après jour, et qui n’a pour seul mérite que de fasciner une ribambelle de puceaux en politique.
Le programme ? Le Gorafi en plaisantait encore il y a quelques jours : il ne sera révélé que lorsqu’Emmanuel Macron aura accédé, vite fait, à la fonction suprême. Smiley avec des lunettes de soleil. On rigole, mais la vérité n’est pas loin. Ou ailleurs, comme on disait dans X-Files. Des convictions, donc ? Et si ce jeune homme en manquait cruellement ?
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