Evadée des genres, la musique sans limites ou retenue de grands Québécois. Critique et écoute.
En pas loin de dix ans de carrière, les cinq garçons de Misteur Valaire auront fait preuve d’un vrai travail de déconstruction. Elevés classiquement au jazz, ils n’auront cessé de s’en éloigner, intégrant à leur musique les joies contemporaines de l’électronique, et ne gardant de leur savoir-faire que cette impression d’improvisation, d’énergie diabolique et de recherche de la transe. Après deux albums expérimentaux et un Golden Bombay marquant l’explosion pop du groupe, les Québécois reviennent avec une quatrième folie où l’ambition transcende la technique, sans pour autant remettre en cause leur don pour créer de la légèreté.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Car malgré une production parfois grassouillette (sur Don’t Get Là et Space Food, notamment), Bellevue s’offre un panorama luxueux vers l’avenir, avec des explorations hyperactives du funk (Mountains of Illusion, avec Jamie Lidell), du dubstep (La Nature à son meilleur, épatant) et du hip-hop (Life Gets Brutal). Et, en prime, des objets sonores non identifiés, touchés par la grâce : Known by Sight et Banana Land, dont les étendues se perdent à l’horizon.
{"type":"Banniere-Basse"}