Anglais et débridé, du folk d’altitude. Critique et écoute.
Souvent, quand le folk anglais prend de l’ampleur, il se pare de tics épiques, gonfle la voix comme un spinnaker de tempête – devient ultralyrique et ébouriffant, devient Mumford & Sons (qui sortent d’ailleurs cet ep sur leur propre label). A l’inverse, il peut aussi se réfugier dans le dénuement monacal, traîner sa misère et ses bobos dans le désert – et devient peine-à-jouir.
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C’est précisément entre ces deux tentations, qu’il n’effleure pourtant jamais, que se joue le premier ep de Nick Mulvey, en vacances de Portico Quartet pour un folk aussi sophistiqué que retenu, d’obédience nord, voire sud-américaine (Elliott, Leonard, Sufjan… ces chic types, se croisent sur le somptueux House of Saint Give Me). Influence revendiquée d’Alt-J, l’Anglais abandonne les instruments bizarres et la complexité de son jazz futuriste pour une guitare sans échardes, mais pas sans piquant. “Que ce soit la musique ou la folie/Je me nourris de l’une ou de l’autre”, tonne-t-il. Sa croisière, ses muses.
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