Les naufragées de “Yellowjackets” restent en enfer pour une nouvelle saison 

Livrées à elles-mêmes après le crash de leur avion dans les montagnes du Grand Nord canadien, les membres de l’équipe de football féminine d’un lycée américain s’organisent pour survivre et font face à des événements qui mettent leur rationalité à rude épreuve.

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Terriblement addictive malgré ses facilités scénaristiques, la première saison de Yellowjackets nous avait séduit par sa double structure temporelle qui faisait ressurgir le traumatisme de ces dix-neuf mois d’isolement dans le quotidien en apparence rangé de certaines rescapées, vingt-cinq ans plus tard. Le passé et le présent s’éclairaient mutuellement et les personnages semblaient, par la grâce du montage, se toiser à différents actes de leur vie, méditant sur leur innocence perdue ou pressentant leur destin tragique.

Confrontées à leur passé traumatique

Retrouvant le groupe d’adolescentes en proie au manque de nourriture au cœur de l’hiver, la deuxième saison saisit leur glissement vers une forme de fanatisme sectaire stimulé par les visions de Lottie, et s’attaque à un tabou sinistre avec une étonnante frontalité. De nos jours, Taissa, Shauna, Natalie et Misty se débattent avec les conséquences de leurs actes et voient remonter à la surface leur part la plus sombre.

Si les ingrédients qui faisaient le sel de la première saison sont toujours là, l’écriture faiblit un peu, accumulant les invraisemblances ou étirant à outrance des péripéties accessoires. Dépliant ses mystères dans une cartographie très identifiée – de Lost à Desperate Housewives en passant par les archétypes des fictions adolescentes –, Yellowjackets semble plus que jamais regarder les séries, et nous à travers elles. Incarnés par des actrices emblématiques des années 1990, ses personnages vieillissants qui contemplent leur adolescence avec un mélange de désir et d’effroi finissent par offrir aux spectateur·rices un miroir troublant.

Yellowjackets saison 2, d’Ashley Lyle et Bart Nickerson, avec Juliette Lewis, Christina Ricci… Sur Canal + en mai