Trois disques tournent inlassablement en boucle sur nos platines ce mois-ci. Ils sont signés Lana Del Rey, Varnish La Piscine et Zaho de Zagazan, tous trois disponibles à la FNAC.
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Lana Del Rey Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd
Ce nouvel album se reçoit ainsi comme un long courant de conscience, auquel on pardonnera quelques détours (ces deux “interludes” qui frôlent la dilution) tant l’autrice-compositrice s’impose en grande poétesse américaine de son temps. Et excelle dans l’art du grower, ces chansons qui deviennent plus amples à chaque écoute et prennent le temps d’affirmer leur virtuosité sans ostentation. Father John Misty, Tommy Genesis ou encore le pianiste français Riopy s’invitent dans ce journal intime musical à la beauté capiteuse – mais, si Lana Del Rey est mieux entourée que jamais, elle reste définitivement seule et unique.
Lana Del Rey Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd (Polydor/Universal)
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Varnish La Piscine This Lake Is Successful
Préférant tracer sa route entre library music, musique héritée du cinéma français et italien et du groove élastique de Pharrell Williams, Jephté Mbisi organise un chaos toujours plus sidérant sur son nouvel EP, This Lake Is Successful : un disque luxueux, faussement narratif, où les détours prennent toujours le pas sur la trame, essaimant une idée à la seconde avec l’air de ne pas y toucher (funk, bossa nova, trap, ska…). Un modèle d’inventivité qui, on l’espère, subira le même sort que le lacqui donne son titre au disque.
Varnish La Piscine This Lake Is Successful (Ed Banger Records/Because).
Lire notre chronique : Varnish La Piscine lâche les sons les plus cinétiques de Suisse sur “This Lake Is Successful”
Zaho de Zagazan La Symphonie des éclairs
Sur une trame synthpop, voire clairement electro, accompagnée d’un ensemble de claviers expressifs, elle raconte l’autre destructeur, qu’il ou elle soit ami ou amant. La diction est impeccable, appuyée mais nerveuse, ressuscitant Pia Colombo ou Barbara. À la production, Alexis Delong et Pierre Cheguillaume (du groupe nantais Inuït) ont incité Zaho de Sagazan à s’aventurer au-delà de la chanson organique. Avec La Fontaine de sang, elle habite un rêve cold wave crépusculaire. Sur le clubbing de Tristesse, elle refuse d’être manipulée par des “mains dégueulasses de désespoir”. Des mélodies, de l’esprit, des beats… tout nous plaît.
La Symphonie des éclairs (Disparate/Virgin Records/Universal)
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