À l’occasion de la sortie au cinéma de « xXx: Reactivated », portrait croisé des trois acteurs qui portent sur leurs solides epaules la quasi totalité du cinéma d’action hollywoodien : Dwayne Johnson, Jason Statham et Vin Diesel.
Dwayne Johnson
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Le sauveur de franchises, ce pourrait être le surnom de Dwayne « The Rock » Johnson, et ce malgré des débuts au cinéma douteux. En parallèle de sa carrière de catcheur à la WWE (World Wrestling Entertainment), il est apparu occasionnellement dans des séries télé avant de trouver son premier rôle, hautement virtualisé certes, au cinéma dans Le Retour de la Momie (2001), avant de reprendre son rôle mi-homme mi-scorpion dans Le Roi Scorpion (2002).
Le sur-jeu caractéristique du catch – gros yeux qui roulent et postures incongrues -, est la marque de fabrique du « Rock » tout au long de sa carrière : le sérieux balourd des farces sur-masculinisée (Hercule, 2014), et l’humour grotesque, basé sur les jeux d’envergure des corps – lui, c’est le musclé. Son arrivée au sein de la saga Fast and Furious pour l’épisode 5, en 2011, va relancer la série, et marque le début des beaux jours de sa carrière.
Héritier testostéroné des aventuriers des années 50 et des figures paternelles à la Schwarzenegger des 80’s, il est le grand gentil qui s’énerve quand il le doit, héros rassurant des films du dimanche soir.
Deux films à retenir
Southland Tales (2007), de Richard Kelly. Second des trois films réalisés (jusqu’à maintenant) par Kelly, c’est un pur projet de folie, dans une Amérique fictive coupée en deux suite à une explosion nucléaire. Difficile de résumer ce film apocalyptique, où le sourire parfait et ultra blanc de « The Rock » va se voir contaminer par la folie du monde et dédoubler pour atteindre un stade christique, ange destructeur.
Fée malgré lui (2010), de Michael Lembeck. Plaisir coupable, où l’ex catcheur d’1m94 se voit affublé d’ailes de fées et confié pour mission par l’ex Mary Poppins (Julie Andrews) de récupérer les dents de lait des enfants pendant une semaine, et ainsi remettre un peu de magie dans le monde et, par là même, dans sa vie… Oui, bon.
Projets à suivre
La vague Dwayne Johnson n’est pas terminée. Il s’est vu confié, de par sa grande popularité, les rôles principaux du reboot de Jumanji et du passage sur grand écran d’Alerte à Malibu, qui sortira le 28 juin prochain. Après la reprise de ses rôles dans les sagas d’été à succès (San Andreas (2015) et Voyage au centre de la Terre 2 (2012)), il entrera dans le grand bal des superhéros dans le rôle de Black Adam, méchant issu de l’écurie DC et ennemi de Shazam, qui aura a priori son film attitré – les deux films sont prévues pour 2018 et 2019. Avant de le retrouver au moins deux nouvelles fois dans Fast and Furious, puisque la série a son avenir tracé jusqu’en 2021.
https://youtu.be/ldjVZnGCZ38
Jason Statham
Avant de devenir une des incarnations de l’actioner des années 2000, qui attire surtout aujourd’hui un public de niche, Jason Statham a embrassé une carrière professionnelle de plongeur – il a participé aux jeux du Commonwealth en 1990 et a terminé huitième. C’est grâce à Guy Ritchie qu’il entre dans le monde du cinéma, par la grande porte avec deux rôles principaux dans Arnaques, crimes et botanique (1998) et Snatch (2000). C’est assez vite que sa persona va se construire, dès Le Transporteur (2002), au point de créer ce qu’on peut considérer comme un genre à part entière : le statham movie.
https://youtu.be/vWrINMm1aCI
Visage impassible, tête légèrement baissée, regard fixe, il est un tueur froid, précis, incarnation d’un self made-man des milieux troubles, spécialisé dans le maniement des armes. Le corps sec rompu aux arts martiaux, assez peu érotisé, est au service d’une mélancolie sourde, de celui qui rêvait d’autre chose, mais qui fait bien son taf, évoquant la fatigue des thrillers policiers américains des années 70, aux héros exténués, et notamment le personnage de James Caan dans Le Solitaire (1981), de Michael Mann, avec qui Statham finira par travailler. Feignant ou enfermé dans ce carcan dans lequel il évolue encore aujourd’hui, l’acteur assume tout à fait le côté cliché de son personnage, allant jusqu’à en détourner tous les codes vers le burlesque, au côté de Melissa McCarthy dans le Spy (2015) de Paul Feig.
Deux films à retenir
Collatéral (2004), de Michael Mann. Une apparition, un double de Tom Cruise alors que les deux hommes se croisent pour échanger leur valise dans un aéroport. Filmé par un véritable réalisateur, cet à peine rôle retient pourtant l’attention. Il est l’élément déclencheur de la virée sanglante et quasi métaphysique, filmé par une nuit plus sombre que jamais grâce à l’arrivée des caméras numériques.
Hyper Tension (2006) de Neveldine et Taylor. Projet totalement stupide pour un pitch purement ludique, où un assassin se voit injecter une substance qui le tuera si jamais son cœur ralentit. Seule solution : vivre à flux tendu. Malgré cette constante course en avant, le film arrive tout de même à être un peu mou, et vaut surtout pour cette variation du tueur à gage, qu’il libère de sa retenue habituelle.
Projets à suivre
Les projets se suivent et se ressemblent pour l’acteur anglais, qu’on retrouvera le 12 avril dans Fast and Furious 8 , et dans l’hypothétique Expendables 4, saga branlante qui n’en finit plus de mourir. Un peu plus exotique, il sera confronté à un requin géant dans Meg (pour megalodon), réalisé par Jon Turtletaub (les deux Benjamin Gates) prévu pour 2018. Il est également associé à la série Viva la madness, annoncée depuis 2015 mais dont on a peu de nouvelles, et qui serait la suite du Layer Cake (2004) de Matthew Vaughn.
Vin Diesel
S’il a été révélé par Spielberg dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), ce dernier l’a lui-même repéré grâce à la première réalisation de l’acteur débutant, le court métrage Multi-Facial, présenté au festival de Cannes en 1995. Son image de taiseux musclé trouve ses bases dans le désormais culte Pitch Black (2000), qu’il va cultiver, comme un mélange entre Statham et The Rock, au fil de sa filmographie, jusqu’à la mise en dérision de l’image du gros bourrin dans Baby-sittor (2005). Avec xXx (2002) et sa suite, xXx : Reactivated (2017), sortie ce mercredi, il donne dans le grand spectacle décérébré, où le pitch n’est que prétexte à une mise en scène tournée vers l’explosif.
C’est le plus abstrait des trois acteurs, le plus brut dans son essence, le plus flou dans ce qu’il abrite. Dominic Toretto, son personnage de Fast and Furious, bien qu’engoncé dans des principes réactionnaires de vengeance et de protection de la famille, dans ce qu’ils ont de plus primaire et d’hétéronormé, laisse émaner un trouble. Le culte du corps qu’il mène donne une sensation de lourdeur extrême, que vient contrebalancer son exposition aux regards, et laisse place à une ambiguïté sexuelle fuyante.
Deux films à retenir
Les Gardiens de la galaxie (2014), de James Gunn. Une performance minimale et presque fine de l’acteur, qui prête sa voix à l’arbre bipède Groot, vedette de l’odyssée pop de Marvel, qui ne sait prononcer qu’une unique phrase : « I am Groot ». Sa voix gutturale avait déjà donné vie au géant de fer du film de éponyme de Brad Bird, en 1999.
Un jour dans la vie de Billy Lynn (2017), d’Ang Lee. Le film sort en France le 1e Février et ne pourra pas être vu dans la forme pensée par le réalisateur, qui l’a tourné en 120 images par seconde – ce qui a pour effet d’améliorer la fluidité de l’action et des mouvements de caméra, pour un résultat encore inédit, car peu de salles au monde peuvent projeter ce format encore exceptionnel. Vin Diesel y incarne le flegmatique chef militaire du personnage principal, autour d’une réflexion sur le traité médiatique de la guerre qui s’annonce passionnante.
https://youtu.be/ph_l7Pp_1mk
Projets à suivre
Le succès de Fast and Furious ne faiblissant pas encore, Diesel réincarnera Dominic Toretto dans les trois prochains épisodes prévus. Il accompagnera également l’évolution de Groot dans Avengers : Infinity Wars, prévu pour 2018, le mash-up superhéroïque de Marvel, et fera renaître le furien Riddick dans la quatrième itération des Chroniques de Riddick. En attendant peut-être un jour de le voir dans Magic Mike 3.
https://youtu.be/BH9nZ7lvfwE
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