L’Unicef demande au président de la République de signer la « Déclaration pour la sécurité dans les écoles”, pour sanctuariser les écoles et l’éducation en temps de guerre.
« Ça me met hors de moi », « On est tous des enfants« , « Pourquoi ils s’attaquent à eux, ils n’ont rien fait« . La candeur enfantine remet parfois les idées en place. Ces paroles, ce sont celles d’enfants français auxquels on montre le quotidien de jeunes écoliers dans des pays en guerre.
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Dans une vidéo diffusée depuis ce mardi sur les réseaux sociaux, l’Unicef appelle la France à s’engager pour la protection totale de l’éducation en temps de guerre.
Alors qu’un enfant sur dix vit dans une zone de conflit, l’agence de l’ONU lance sa nouvelle campagne « Des écoles, pas des champs de bataille ! » pour appeler à sanctuariser l’école dans les zones de guerre. Contrairement au cas des hôpitaux, le droit humanitaire n’interdit pas que les écoles soient occupées par des forces armées. Les Conventions de Genève, qui n’autorisent toutefois pas les belligérants à attaquer délibérément une école, se révèlent insuffisantes selon l’organisation humanitaire, alors qu’un quart des enfants vivant en zone de conflit ne vont pas à l’école.
#ProtectSchools
L’Unicef s’adresse tout particulièrement à la France et appelle la nation des Droits de l’homme à signer la « Déclaration sur la sécurité dans les écoles« , initiée à Genève en 2015 par l’Unesco, et qui entend faire évoluer le droit humanitaire international. “Aucun enfant ou sa famille ne devrait avoir à choisir entre interrompre sa scolarité ou risquer sa vie”, dénonce l’Unicef. Le 20 novembre dernier, à l’occasion de la journée internationale de l’Enfant, l’ONG Human Rights Watch avait déjà appelé François Hollande à signer le texte.
Slovaquie vient d'adhérer à Déclaration pour la sécurité dans les écoles. @fhollande, à vous! #ProtectSchools https://t.co/ND5sIUuUll
— Bénédicte Jeannerod (@BenJeannerod) January 10, 2017
La campagne de l’Unicef invite désormais les internautes à relayer la campagne et interpeller les pouvoirs publics avec le hashtag #ProtectSchools. Laetitia Casta, ambassadrice de l’Unicef France, avait déjà interpellé les pouvoirs publics en novembre dernier sur cette question.
Campagne #ProtectSchools : la France doit signer la "Déclaration sur la sécurité dans les écoles" ! https://t.co/W1WuIIeSoG
A partager ! pic.twitter.com/Fw4lGNlz62— UNICEF France (@UNICEF_france) January 17, 2017
Aujourd’hui, l’Unicef met les bouchées doubles pour sensibiliser l’opinion publique française. Elle s’est associée avec le dessinateur Zep et son héros Titeuf pour cette campagne, deux ans après une première collaboration.
56 pays ont signé la Déclaration dont les Pays-Bas, l’Espagne, le Brésil ou encore la Nouvelle-Zélande. Mais la France et les autres membres du Conseil de Sécurité de l’ONU manquent encore à l’appel.
Un symbole fort avant la fin de mandat de François Hollande
Le texte engage les Etats signataires à suivre plusieurs recommandations : s’abstenir d’utiliser les écoles et les universités dans leurs efforts militaires, garantir que l’éducation pourra reprendre le plus rapidement possible après la fin des hostilités, ne pas chercher à détruire ou endommager les écoles ou universités dans un but de représailles ou de menace et n’utiliser la force qu’en dernier recours face aux écoles transformées en bases militaires.
Alors que l’Hexagone s’apprête à accueillir le 21 février une conférence ministérielle sur les enfants dans la guerre, c’est un signal fort que l’Unicef espère faire passer en obtenant la signature du texte par François Hollande, à quelque mois de la fin de son mandat. « Nous espérons que la France profitera de cette occasion pour signer la Déclaration pour la sécurité dans les écoles« , confie Marion Libertucci, responsable du plaidoyer à l’Unicef.
Intitulé « Protégeons les enfants de la guerre« , le sommet de février prochain organisé par l’Unicef International et le gouvernement français, a pour objectif de relancer la mobilisation autour des principes et engagements de Paris, signés dix ans auparavant.
« La teneur des conflits et les impacts sur les enfants présents en zone de guerre ont beaucoup évolué, indique-t-on à l’Unicef, qui co-organisent l’événement avec les pouvoirs publics français. La conférence sera l’occasion de revenir sur ce qui a été conclu il y a dix ans et réfléchir à une meilleure protection des enfants adaptée aux conflits d’aujourd’hui »
En 2007, la France s’était montrée pionnière en accueillant cette conférence qui a permis l’adoption des principes de Paris pour lutter contre le recrutement d’enfants-soldats par plus de cents pays. Le sera-t-elle encore en 2017 ?
Les écoles ne sont pas des champs de bataille ! Campagne #ProtectSchools https://t.co/X7aEmEAnNE via @YouTube
— Raoul Bakota (@Raoulbakota) January 17, 2017
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