Produite par J.J. Abrams, Person of Interest fait de la société de la surveillance issue du 11 Septembre la chair de son récit.
Dans la famille des séries paranoïaques aiguës, Person of Interest se pose en première ligne, entièrement occupée à décrire et/ou délirer le monde issu du 11 Septembre dont nous essayons encore collectivement de démêler les fils. Son héros est un milliardaire geek traumatisé. Juste après les attentats du World Trade Center, celui-ci a créé un programme informatique permettant d’identifier à l’avance les auteurs ou victimes de crimes – qui a dit Minority Report ? Puisque le gouvernement n’en veut pas (enfin, ce n’est pas si simple, parano oblige), le garçon propose à un ancien officier de la CIA en mal de violence de l’aider à utiliser son invention. S’ensuivent diverses affaires plus ou moins passionnantes, surplombées par un complot mystère, comme on dirait glace mystère, c’est-à-dire prévisible.
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L’intérêt de Person of Interest ne réside pas dans ces péripéties inégales mais plutôt dans la croyance simple déployée par la série que tous les systèmes de surveillance du monde pourraient bien créer plus de danger qu’ils ne sont capables d’en éviter. Un parti pris qui n’a rien d’évident sur une chaîne très grand public ] en Amérique, la série est diffusée sur CBS –, même s’il n’est pas directement critique des politiques actuelles – aucune mention n’est faite du programme de surveillance mondiale Echelon, par exemple. C’est plutôt dans sa chair même que Person of Interest met en scène une réalité inquiétante. La série semble malmenée, comme trouée par les images de vidéosurveillance et autres points de vue sans regard qui contaminent toutes les images. Il est à noter aussi qu’elle s’améliore avec le temps, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Olivier Joyard
Person of Interest mercredi 6 mars, 20 h 50, TF1, puis tous les mercredis
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