Vendredi 17 mars, en début de représentation, les musicien·nes de l’Auditorium national de Lyon ont été hué·es après avoir manifesté leur désaccord avec la réforme des retraites.
Jeudi 16 mars, alors que la loi sur la réforme des retraites devait être discutée puis votée, la Première ministre Élisabeth Borne a eu recours à l’article 49.3 de la Constitution pour la faire passer de force. L’article 49.3, qui, pour rappel, permet à la Première ministre de faire adopter une loi sans la faire voter par les député·es, est mal passé auprès de la majorité des citoyen·nes français·es (78 % des Français étaient opposés à l’utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire adopter la réforme des retraites, selon un sondage Ifop).
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Cette décision a entraîné des manifestations dans tout le pays. Des prises de paroles se sont fait entendre sur les réseaux, dans les médias, dans nos foyers, à l’école, au travail et même lors de représentations musicales.
Témoin de la pénibilité de leur situation
Vendredi 17 mars, un musicien de l’Auditorium national de Lyon s’exprimait, avant le début du concert, en son nom ainsi qu’en celui de ses collègues, sur leur désaccord et surtout leur colère face à la réforme des retraites et au 49.3. Se faisant témoin de la pénibilité de leur situation, le représentant rappelle qu’être musicien·ne professionnel·le commence vers l’âge de cinq à six ans, que cela se poursuit par quinze années d’études pour une pratique qui dure toute une carrière, voire toute une vie. La salle s’est indignée. Des sifflements et des réprimandes se sont fait entendre. “On n‘est pas là pour ça”, a hurlé un spectateur pendant que d’autres huaient les musicien·nes. Entre deux hostilités, quelques applaudissements et encouragements résonnaient dans la salle.
Suite à cet événement, des vidéos ont été mises en ligne par certain·es membres du public sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter. Cela a entraîné de nombreuses réactions en soutien aux musicien·nes. La musique classique est souvent associée à un public aisé, voire riche. Cette classe sociale, à qui certain·es reprochent qu’elle soit en accord avec le gouvernement du président de la République Emmanuel Macron, a été prise pour cible dans les commentaires.
Voici, entre autres, ce que l’on peut lire comme réaction sur Twitter : “La vulgarité des bourgeois ! Ils se disent esthètes et cultivés mais les masques tombent dès que leur monde de privilèges est critiqué ou combattu : ils sont près à toutes les violences et infamies” s’indigne le journaliste Fernando Malverde. La journaliste Clara-Doïna Schmelck rappelle que “les musiciens sont pris pour des objets prestataires d’un service acoustique. Traités comme le sont de plus en plus souvent professeurs, soignants, avocats, serveurs, policiers… tous ces métiers ‘humains’ qui se dégradent non à cause de l’IA mais à cause des humains eux-mêmes !”, le député de La France insoumise Christophe Bex ajoute : “Bravo aux musiciens, plus forts que le mépris des bourgeois qui ne voient les travailleurs que comme des objets.”
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