La photographe Nan Goldin dans le lumineux documentaire de Laura Poitras, Adam Driver et des dinosaures, un premier film colombien plein d’onirisme… Découvrez sans attendre les films de la semaine.
Tout la beauté et le sang versé de Laura Poitras
À la fois chronique intime, balayage de l’histoire du New York underground des années 1970-1980 et pamphlet contre l’impunité dont jouissent les puissant·es, à l’instar de Citizenfour (2014), antépénultième film de Laura Poitras, Toute la beauté et le sang versé est, malgré la charge parfois à gros sabots de son activisme, un objet plus complexe qu’il n’y paraît. La cinéaste prolonge d’abord l’antinomie de son beau titre à l’intérieur du documentaire, tout à la fois une ode à la vie et un mausolée.
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Lire la critique de Bruno Deruisseau
65 : La Terre d’avant de Scott Beck et Bryan Woods
On se dit que Jurassic Park peut alors faire la rencontre d’After Earth. Hélas, on ne retrouve ni l’émerveillement de Spielberg, ni la puissance de la quête éperdue de Shyamalan, tout juste un survival horror préhistorique pataud qui n’a même pas la politesse de verser dans le nanar (la séquence d’introduction le laissait pourtant envisager) tant la mise en scène est fade. Et quand ce n’est pas creux, c’est carrément gras, à l’image de cette relation de substitution père-fille qui vient grossièrement s’insérer à chaque étape du périple, où des flash-backs éhontés mettent en parallèle les similitudes entre les deux petites filles.
Lire la critique d’Arnaud Hallet
Un Varón de Fabián Hernández
Des mouvements qui nous font traverser les décors d’une ville en perdition, sans que jamais le tableau pourtant chargé ne dérive vers un misérabilisme de bidonville. La beauté lyrique d’Un Varón se situe justement dans ce drôle d’onirisme que le film fabrique à force de jouer sur l’indécision entre le documentaire et la fiction. Mais aussi dans la manière qu’il a de reconduire un récit d’apprentissage, de le prendre dans l’autre sens, pour que Carlos, à force de marcher, devienne autre, et laisse enfin échapper les pleurs de l’orphelin.
Lire la critique de Marilou Duponchel
Houria de Mounia Meddour
À moins d’avoir joui, comme Arthur Harari ou Mati Diop, d’un énorme succès, les cinéastes ont tendance à donner un coup de poignet au kaléidoscope de leur premier long et à nous resservir la même confiture. Le vrai problème de Houria est sa tendance à une joliesse (cette abondance de chorés et cette image dont la colorimétrie ressemble à un filtre Instagram) qui édulcore tous les aspects plus rêches du film. La tragédie qu’il tente de raconter est complètement évacuée par cet embellissement hors sujet.
Lire la critique de Bruno Deruisseau
À pas aveugles de Christophe Cognet
Entre la démarche d’un historien et celle d’un juge d’instruction menant une reconstitution, le cinéaste recompose les faits et tente de comprendre d’où ont été pris les différents clichés, avec quelle méthode de dissimulation, ou encore interprète les intentions de l’émetteur ou émettrice de l’image. De ces multiples interrogations déchiffrées avec une méticulosité admirable, le film redessine le quotidien des camps d’extermination et raconte la nécessité absolue, pour une poignée d’humain·es, de saisir une trace de cette entreprise de disparition généralisée.
Lire la critique de Ludovic Béot
American Trilogy, trois films de Michael Roemer en version restaurée
À la tête d’une trop brève filmographie, Michael Roemer fait partie de la liste des cinéastes qui auraient dû jouer un rôle bien plus crucial que ce ne fut le cas. Aujourd’hui, alors que trois de ses films ressuscitent enfin, on prend la mesure de leur importance dans l’histoire du cinéma indépendant américain.
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