Pour sa ressortie en version restaurée le 19 avril, “Jeanne Dielman” s’est offert une toute nouvelle affiche, sous le signe d’Edward Hopper.
Depuis sa consécration par le magazine Sight and Sound, le chef-d’œuvre de Chantal Akerman Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles revient sur le devant de la scène. Cette regain de notoriété n’allait pourtant pas de soi : réalisé par une femme, dans une forme expérimentale, d’une audace et d’une rigueur inouïe, le film avait tout pour rester cantonné à la marge.
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Le film suit pendant trois jours le quotidien d’une veuve, interprétée magistralement par Delphine Seyrig, qui se livre occasionnellement à la prostitution. De cette trame narrative mince, Akerman tire un édifice formel radical et hypnotique, qui explore le vide existentiel de cette femme jusqu’à son déraillement. La modernité du film s’explique par ses résonances avec les luttes féministes actuelles, même s’il est bien loin du “film à thèse” et ne se limite pas à un discours univoque.
L’influence d’Edward Hopper
La sortie du film en version restaurée est une belle occasion de (re)découvrir ce jalon essentiel de l’histoire du cinéma, tant sa puissance expressive mérite, voire nécessite, de le voir dans les conditions d’une projection en salle.
Pour l’occasion, Capricci a confectionné une toute nouvelle affiche, tirée de l’une des rares séquences filmées en extérieur. L’immobilité de la figure, le cadre plutôt large et la palette chromatique font directement écho à la peinture d’Edward Hopper. L’influence picturale d’Hopper traverse tout le film, autant dans la composition des cadres que dans sa manière de faire ressentir un fond de désespoir et de mélancolie dans la fixité des corps inscrits dans l’espace.
Le film est à retrouver en salle à partir du 19 avril.
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