Après un accident sur une planète inconnue, Adam Driver découvre qu’il est en réalité… sur Terre, mais il y a 65 millions d’années. Commence pour le pilote une dangereuse course-poursuite pour échapper à de gros dinos très méchants. Navet sans grand intérêt, le film de Scott Beck et Bryan Woods nous fait regretter les adaptations de Michael Crichton.
Mais que diable Adam Driver est-il allé faire dans cette galère ? En partie produit par Sam Raimi (Evil Dead), 65 : La Terre d’avant est le fruit nocif des co-scénaristes de Sans un bruit et prochainement du nouveau Boogeyman. On trouve en effet quelques traces horrifiques dans ce run and gun rétro-futuriste, mais tous dévitalisés (jump scare hasardeux, dinosaures au comportement de serial killer).
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Sur le papier, l’idée était pourtant séduisante. Au cours d’une mission spatiale en vue de récupérer un remède pour sa fille malade, un pilote s’écrase sur la planète Terre il y a 65 millions d’années, à l’époque des dinosaures. Il fait équipe avec une enfant (Ariana Greenblatt), seule rescapée à bord du vaisseau, qui parle une toute autre langue (insérer : nous apprendrons à nous connaître à travers les épreuves que nous traverserons, dans le sang et les larmes) et se décide à gravir une montagne où une navette de survie devrait permettre un retour à domicile.
Le futur dans le passé
On se dit que Jurassic Park peut alors faire la rencontre d’After Earth. Hélas, on ne retrouve ni l’émerveillement de Spielberg, ni la puissance de la quête éperdue de Shyamalan, tout juste un survival horror préhistorique pataud qui n’a même pas la politesse de verser dans le nanar (la séquence d’introduction le laissait pourtant envisager) tant la mise en scène est fade. Et quand ce n’est pas creux, c’est carrément gras, à l’image de cette relation de substitution père-fille qui vient grossièrement s’insérer à chaque étape du périple, où des flash-backs éhontés mettent en parallèle les similitudes entre les deux petites filles. Cette mélasse indigeste se répand à travers une enfilade de biomes (forêt, plage, grotte) où se répète invariablement le même schéma d’affrontements avec des dinos de plus en plus menaçants. Spoiler : le boss final est un T-Rex sous stéroïdes. Adam Driver y est en tout cas particulièrement investi physiquement, et c’est là la seule chose à sauver du film, le voir se jeter à corps perdu dans la jungle, tel un mercenaire-athlète désespéré.
Quoique, 65 : La Terre d’avant a peut-être une autre qualité insoupçonnée, celle de faire passer les Jurassic World pour des films gracieux et délicieusement inventifs.
65 – la Terre d’avant de Scott Beck et Bryan Woods avec Adam Driver et Ariana Greenblatt.
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