Un procès jouissif signé Ozon, un mélo scolaire et désincarné par Darren Aronofsky et le portrait magique de Christophe… Découvrez sans attendre les films de la semaine.
Mon Crime de François Ozon
La salle d’audience était un espace d’écoute et de catharsis chez Alice Diop dans son sublime Saint Omer. Elle est, chez Ozon, un terrain d’expérimentation ludique et performatif pour des actrices et pour des femmes s’emparant d’un lieu pour mieux tordre le cou à l’image-camisole que le vieux monde leur a imposée – et qu’Ozon lui-même se plaisait non sans malice à faire jouer aux comédiennes de 8 Femmes, rendant injustement ces femmes coupables d’un meurtre. Mon crime se rêve et s’accomplit à égale hauteur de ses fantasmes, celui d’un cinéma grand spectacle (avec cette légère nostalgie d’un temps où Danielle Darrieux était une jeune première), populaire, fédérateur comme le devient cette affaire médiatique.
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Lire la critique de Marilou Duponchel
Christophe… définitivement d’Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Foerster
Le film se tient au plus près de ce que DGF et Leccia ont partagé : la quotidienneté des répétitions, le partage de moments parfois anodins, l’observation des habitudes, manies, micro-comportements d’une personne. Ce que vise le film, c’est une présence. Une présence filmée dans un perpétuel présent (alors que le film brasse plusieurs périodes, plusieurs concerts, mais en effaçant tous les repères chronologiques). Et là tient la réussite un peu magique du film : un sentiment d’être là, tout proche de cet être et ce chanteur merveilleux qu’était Christophe.
Lire la critique de Jean-Marc Lalanne
The Whale de Darren Aronofsky
Les acteur·rices jouent mal (même l’excellente Sadie Sink, révélée par Stranger Things), les dialogues sont affligeants, expliquent tout à celles et ceux qui auraient des problèmes de compréhension, et l’image est très laide. Les effets spéciaux – pour faire encore davantage grossir Brendan Fraser (oui, l’acteur de La Momie), qui a évidemment pris du poids pour le rôle (attention, film à Oscars !) – sont si voyants qu’on se croirait parfois dans un Pixar lugubre.
Lire la critique de Jean-Baptiste Morain
Scream 6 de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin
Pourtant, comme un fantôme qui plane sur le film (littéralement un caméo sous forme d’esprit), dans un musée-mausolée qui collectionne tous les fétiches de la saga depuis son origine, Scream 6 n’échappe pas encore aux sirènes d’une étouffante nostalgie.
Lire la critique d’Arnaud Hallet
Comme une actrice de Sébastien Bailly
Le film de Sébastien Bailly est d’abord un constat sociétal, politique, sur le problème du vieillissement de corps et du visage chez les femmes, mais aussi chez une actrice, dont le métier la surexpose par essence aux regards. Mais c’est aussi une méditation sur le désir. Comment retrouver le bonheur, l’accomplissement, la plénitude (d’ailleurs parfois fantasmée) de la rencontre, des débuts, de l’avant ?
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