Comment saisir tout le génie et la présence du chanteur disparu en 2020 ? En brouillant les pistes et en filmant sur le vif le quotidien d’un chanteur mélomaniaque.
Il faut avoir vécu tout près de Christophe et l’avoir beaucoup aimé pour réussir un portrait aussi incarné que l’est Christophe… définitivement. De fait, les plasticien·nes Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia ont travaillé auprès de lui pendant des années. Il leur a confié la scénographie (splendide) de son fastueux retour sur scène en 2002 ; le duo en a conçu un premier film, une captation sortie dans la foulée (Christophe, le live). Puis ont continué à le filmer, au gré de concerts dans les jardins de Versailles ou dans des musées.
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C’est essentiellement cela que restitue Christophe… définitivement : une certaine proximité dans le travail, une intimité qui se construit avant tout dans une routine laborieuse partagée. On ne trouvera ici aucun grand récit biographique, aucune story, aucune exégèse de l’œuvre, aucune connaissance en surplomb de l’homme ou de sa musique.
Un sentiment d’être là, tout proche
Le film se tient au plus près de ce que DGF et Leccia ont partagé : la quotidienneté des répétitions, le partage de moments parfois anodins, l’observation des habitudes, manies, micro-comportements d’une personne. Ce que vise le film, c’est une présence. Une présence filmée dans un perpétuel présent (alors que le film brasse plusieurs périodes, plusieurs concerts, mais en effaçant tous les repères chronologiques). Et là tient la réussite un peu magique du film : un sentiment d’être là, tout proche de cet être et ce chanteur merveilleux qu’était Christophe.
Christophe… définitivement de Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia (Fr., 2022, 1 h 24). En salle le 8 mars.
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