Après plusieurs années d’attente, la chanteuse et productrice franco-algérienne passe au format long avec “Al Hadr”, digne d’une rencontre entre Sade, Steve Reich et Deena Abdelwahed.
Le premier sentiment éprouvé en écoutant Al Hadr, le premier album de Sabrina Bellaouel, c’est ce goût de l’inconnu, primordial dans le plaisir musical. C’est que l’on a rarement l’occasion, en France, d’entendre une telle science du R&B, spirituel, sensuel, effervescent, capable à l’occasion de forcer la mélodie à la soustraction, à l’épure, voire, à l’inverse, de la dynamiter, de la projeter dans le futur.
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On se demande ainsi, un peu bêtement, dans quel laboratoire a pu être pensé ce premier LP, tourné vers les dynamiques sournoises du jersey club, l’enthousiasme de l’hyperpop et cette musique, fantasmée, qui aurait pu naître d’une rencontre entre Sade, Steve Reich et Deena Abdelwahed.
Dévier du droit chemin
Seule certitude : ces treize morceaux ont été imaginés à partir des mêmes éprouvettes que We Don’t Need to Be Enemies et Libra, deux EP qui, en 2020, en disaient long sur la dualité, la richesse et les contrastes à l’œuvre dans la musique de Sabrina Bellaouel : entre ses origines algériennes et ses questionnements intimes, entre ses recherches expérimentales et sa volonté de composer des mélodies pour danser dans le noir, lascivement, les yeux fermés, en se laissant dévier du droit chemin.
Coïncidence : l’un des moments forts d’Al Hadr se nomme Trust, ce qui en dit long sur le contrat de confiance instauré ici par ce R&B tout entier offert aux émotions.
Al Hadr (InFiné/Bigwax). Sortie le 3 mars.
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