La série française signée Virginie Brac, dont l’intrigue navigue dans les eaux troubles des services secrets français et dans l’Angleterre post-Brexit, ne tire pas grand-chose des enjeux qu’elle pose.
En cinq saisons, Le Bureau des légendes a prouvé que la télévision française était capable de produire des séries d’espionnage en prise avec les enjeux du monde contemporain tout en se tenant au plus près des vibrations intimes de ses personnages. Orphelin de ses figures troubles, on a entamé avec une certaine excitation le visionnage de Liaison, thriller tendu entre la France et l’Angleterre créé par l’expérimentée Virginie Brac (Engrenages, Cheyenne et Lola) et dont le duo central, formé par Eva Green et Vincent Cassel, promettait des étincelles glamour.
Alors que le Royaume-Uni est la cible de piratages qui mettent en danger ses infrastructures de transport, Alison Rowdy, consultante en sécurité informatique, recroise la route de Gabriel Delage, mercenaire qui œuvre en sous-main pour les services secrets français. Forcé par les circonstances à collaborer, le tandem met en lumière une conspiration dont les griffes menacent l’Europe tout entière… et ravivent les braises d’une passion ancienne.
Tout s’effondre
Arrimée aux enjeux de l’Angleterre post-Brexit, l’intrigue, en mouvement permanent, emprunte les voies secrètes d’une Europe technocratique où les menaces circulent comme des virus et les accords se nouent entre intrigant·es aux intentions changeantes. Si elle prend en charge des questions géopolitiques d’une actualité brûlante, Liaison échoue à donner corps à ses enjeux brumeux, plombée par une mise en scène sans relief et des seconds rôles peu investis.
La romance impossible qui devait en constituer le sel s’effrite quant à elle face à l’invraisemblable backstory des personnages et au manque d’alchimie entre leurs interprètes. Aux jeux du cœur comme à ceux des espions, si l’illusion est reine, tout s’effondre sans un minimum de crédibilité et de croyance.
Liaison de Virginie Brac, avec Eva Green, Vincent Cassel, Peter Mullan… Le 24 février sur Apple TV +.