Maillon essentiel de la scène electro française, Nicolas Chaix, alias I:Cube, sort un superbe album, enregistré en solitaire et dans les conditions du live.
Apparu en plein cœur du tourbillon hédoniste de la French Touch, I:Cube – avatar du prolifique musicien parisien Nicolas Chaix – s’est révélé avec le scintillant EP Disco Cubizm (1996) puis avec le crépitant album Picnic Attack (1997) et le grand classique Adore (1999). Il compte aujourd’hui à son actif une quarantaine de disques, aux formats et aux styles divers, tous parus chez Versatile, le label fondé par son indéfectible acolyte Gilb’r, avec qui il forme Château Flight.
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En cet hiver 2023, il publie son cinquième LP, Eye Cube, onze ans après le précédent M Megamix. Dans l’intervalle, loin de rester inactif, I:Cube a égrené une belle flopée de EP, dont les récents Cubo Live Sessions Volume 1 (2020) et Volume 2 (2021). À l’instar de cet excellent diptyque, ce nouvel album répond au désir impérieux de s’a(ban)donner au plaisir de la musique live.
“Revenir à une approche plus spontanée”
Les huit titres qui le composent ont pris forme lors de longues sessions nocturnes en solitaire au fameux studio Versatile, près du cimetière du Père-Lachaise, mobilisant des synthés, des séquenceurs, des boîtes à rythme et des générateurs d’effets.
“Le morceau le plus ancien date de 2016, si ma mémoire est bonne, raconte I:Cube. C’est à partir de cette période que j’ai commencé à expérimenter une autre manière de composer pour mes projets personnels. Pendant des années, j’ai travaillé beaucoup sur ordinateur, face à un écran.
À un moment, j’en ai eu un peu marre et éprouvé le besoin de revenir à une approche plus spontanée, brute, dans l’esprit de la techno originelle. Je n’aspirais pas à reproduire un type de musique. Je voulais simplement retrouver les sensations physiques du rapport avec les machines, être traversé par les fréquences ou emporté par les sons qu’elles peuvent produire.”
Ainsi générés dans une dynamique très organique, les morceaux ont été enregistrés live, avec un minimum de retouches en post-production. Bien qu’ils aient été conçus à des moments différents sur plusieurs années, ils forment un ensemble parfaitement cohérent. L’album affiche en outre une impeccable concision – quarante minutes, format pop classique.
S’il explore en majorité la sphère ambient/electronica, dont l’entêtante ballade synthétique Kaszio Plus 1 offre un fort bel exemple, I:Cube s’aventure également dans des zones plus agitées, entre Krautrock mâtiné de cosmic disco (Vantableu, La Grotte aux fées) et techno abyssale (00/01/48) – ces trois derniers morceaux, fortement hypnotiques, offrant un tremplin idéal vers la transe.
Eye Cube (Versatile/Diggers Factory). Sortie le 3 mars.
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