Repéré par le label Roche Musique, le Parisien prépare actuellement une mixtape « Best Friend’s Redemption » (chez Sodasound) et prend de la hauteur. Rencontre.
Avant de le retrouver pour un concert inédit sur la scène extérieure du Victoire 2 à Montpellier, jeudi 27 avril prochain à l’occasion de l’afterwork des inRocKs lab, Jordan Lee s’est confié dans une interview, revenant sur son parcours musical et aussi personnel. Le producteur prépare actuellement un troisième LP, Best Friend’s Redemption, chez Sodasound. Il nous en livrera un premier extrait, Rich in Love, en juin prochain.
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Deux précieux mentors : Bruce Lee et Kendrick Lamar
Passionné d’arts martiaux, Jordan choisit le pseudo Jordan Lee en hommage à son idole d’enfance : Bruce Lee. Il fait du même coup, un clin d’oeil à son autre passion : le cinéma, en particulier au réalisateur Spike Lee et à l’acteur Samuel Lee Jackson.
Côté musiques actuelles, Jordan avoue puiser essentiellement son inspiration dans la scène américaine : Kendrick Lamar, Pharrell, ou encore le canadien Drake. Difficile de rapatrier son cœur en Europe, « sauf peut-être l’anglais Sampha, et Paradis en France ». On est rassuré.
Un père bassiste et une grand-mère chanteuse de variété
Baignant très jeune dans le blues, le jazz et la funk, Jordan écoute Michael Jackson, Stevie Wonder, Prince ou encore… les lignes de basse de son père s’entraînant sur Sex Machine de James Brown. Bassiste passionné, ce dernier répète en effet à la maison, quand il n’emmène pas son fiston en répétition. Jordan se met ainsi « dans le bain direct« . Dès 13/14 ans, il commence très naturellement ses premiers bidouillages et productions musicales. Geek et perfectionniste, Jordan Lee passe tout son temps libre… à regarder des tutos d’ingénierie sonore. Pourtant son père reste assez sceptique quand Jordan décide d’en faire son métier :
« Me lancer à fond dans la musique, ça a été un peu difficile avec mon père. Sachant qu’il était musicien, il avait toutes ces appréhensions là. Mais avec le temps, j’ai su lui prouver que je pouvais y arriver. »
Et si le producteur de 27 ans s’est mis aussi facilement au chant, c’est peut-être aussi grâce à sa mère-grand, une chanteuse franco-tunisienne, dont il garde précieusement un unique vinyle chez lui. Jordan se souvient :
« Elle me chantait des chansons depuis tout petit. Elle a eu 13 petits enfants, et elle a composé une chanson pour chacun. Et je me souviens de moi en train de chanter, à 12 ans, je dois même avoir des vidéos. (rires) »
Son premier groupe : un summer band répondant au nom sensuel de Love On The Beat
Mélange de funk et de jazz, inspiré par Phoenix ou encore Toto, Love On The Beat est un salut évident au père de tous, Serge Gainsbourg. Une des rares références françaises de Jordan. Accompagné par Julian, un pianiste de jazz, et Clément, un génie de la batterie, cette aventure en trio dure 5 belles années et les mène sur des scènes aussi mythiques que la Cigale. Ils raflent également de beaux spots de musique à l’image, dont notamment des jingles pour Le Coq Sportif, Deezer ou encore Bein Sport (Ligue 2).
Therapy, un premier EP solo, adoubé par la chic maison Roche Musique
Avide de liberté et de nouvelles aventures, Jordan finit par se la jouer solo. Sa seconde maison, le très parisien Social Club (feu) met sur sa route Jean Cézaire, le fondateur du label Roche Musique. Ce dernier est séduit par son travail et lui donne carte blanche pour son premier ep : « C’est allé très vite. J’ai tout fait chez moi. Therapy, ça vient d’une rupture difficile. Je me suis enfermé pendant 6 mois. Ça m’a permis de me libérer : une vraie thérapie pour moi qui suis assez sentimental, d’où le nom du disque. »
Une nouvelle aventure (et un nouveau disque) chez SodaSound
Son second Ep Highlights, est publié par le label SodaSound en juin 2016. Changement de direction artistique donc pour Jordan qui apprécie le travail d’artisans de ses fondateurs Julien et Sebastien… tout en continuant à collaborer avec des artistes de Roche (notamment avec Crayon).
Jordan raconte : « Ils ont monté le label il y a 5 ans, qui est aussi un studio d’enregistrement, à Vitry. C’est aussi un boite de management, et réalisateur, booker… c’est un peu un concept store. Une agence couteau suisse ». Sodasound lui ouvre ainsi les portes d’un studio suréquipé et le voilà qui enregistre un second ep, Highlights, entre sonorités électroniques et organiques (guitare, pianos).
« J’avais envie de déroger à la règle, où tout le monde sonne Ableton / MAO,et de me rapprocher de ce que font les Américains. Entre numérique et organique. »
Entre R&B et hip-hop, un troisième disque composé à Berlin avec son ami d’enfance.
Troisième acte. Fin 2016, Jordan rentre en studio avec son ami d’enfance Indio. Après avoir essayé maintes fois de bosser ensemble, une rupture amoureuse les incite à se serrer les coudes.
« On habitait dans la même résidence. A 10 ans, on descendait en bas et on s’y retrouvait jusqu’à pas d’heure dans la nuit. Indio avait un vieux téléphone, un Alcatel, où tu pouvais t’enregistrer chanter. On commençait à inventer des paroles. Et puis, plus tard on s’est mis à travailler ensemble. Indio rappait, je chantais. (…)Mais musicalement, on a fini par prendre des chemins différents.
Ce LP de la réconciliation est finalement composé entre Berlin – où Jordan passe deux mois en ermite – et Paris. Indio signe presque tous les textes, sincères et intimes. Le disque s’appellera Best Friend’s Redemption, en hommage aux retrouvailles des deux copains mais aussi au deuil amoureux d’Indio. Après des mois de boulot, on découvrira en juin prochain un premier extrait : Rich in Love… Mais avant ça, il nous donne RDV pour un live inédit, invitant ses anciens musiciens de Love on the Beat à le rejoindre sur scène, à l’occasion de l’afterwork inRocKs lab, le jeudi 27 avril.
En concert jeudi 27 avril dès 20h sur le patio du Victoire 2 (Domaine du Mas de Grille, 34430 Saint-Jean-De-Védas)
Entrée 5 euros, sur place
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