Il succède à la Québécoise Julie Doucet. Riad Sattouf, l’auteur de “La Vie secrète des jeunes”, “Les Cahiers d’Esther” et surtout de l’immense succès en librairie “L’Arabe du futur” est le lauréat de la 50ème édition du Festival international de la bande dessinée qui s’ouvre ce 26 janvier.
Alors que sa cinquantième édition s’ouvre à peine, le Festival de la BD d’Angoulême affiche déjà un beau symbole à même de rallier tous les suffrages, fans et critiques, artistes et maisons d’édition.
C’est en effet Riad Sattouf qui est récompensé pour l’ensemble de son œuvre après le vote de la profession, et après avoir été en concurrence avec Catherine Meurisse et Alison Bechdel. On aurait aimé voir être Bechdel, la militante queer, être honorée et on regrette toujours que le nombre d’autrices Grand Prix reste ridicule – 4 en cinquante ans et encore, en comptant celui du “dixième anniversaire” décerné à Bretécher. Néanmoins, le choix d’honorer Riad Sattouf se révèle inattaquable. Il y a 7 ans, quand le festival n’avait inclus aucune autrice dans sa liste de nommés, il avait été le premier à demander à être retiré de la liste en attendant qu’elle soit “plus paritaire”. C’est aussi un auteur qui manie l’humour avec bonheur (le culte Pascal Brutal), captant comme personne l’air du temps (La Vie secrète des jeunes, Les Cahiers d’Esther). Surtout, il a signé une autobiographie chef-d’œuvre en six tomes, L’Arabe du futur, réussite artistique doublé d’un succès commercial d’autant plus éloquent que l’on parle de livres vendus entre 20 et 26 euros.
50 ans après le Belge André Franquin, Grand Prix 1974, un auteur français ayant grandi en Libye et en Syrie incarne l’auteur de BD d’aujourd’hui et on ne peut que s’en féliciter.
Édito initialement paru dans la newsletter Livres du 26 janvier. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !