Biographes et chercheurs ont véhiculé une image ascétique de l’écrivain. James Hawes, LE spécialiste de Kafka, réhumanise le mythe…
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Retrouvés par hasard entre la British Library de Londres et le Bodleian d’Oxford, lors de recherches n’ayant rien à voir, par James Hawes, spécialiste ès Kafka, les petits papiers secrets du génie littéraire nous en disent plus sur sa personnalité.
Publié dans Excavating Kafka, à sortir ce mois-ci, le matériel pornographique exhumé de ces fortuites découvertes ôte l’auréole que tout le monde littéraire voulait faire porter à l’auteur tchèque. Des cartes postales interdites aux moins de 18 ans (animaux pratiquant la fellation, chevauchées de lesbiennes…) démontrent une addiction pour le porno à des lieues de l’image sacro-sainte véhiculées par la bonne demi-douzaine de milliers de thèses à propos de l’écrivain (Kafka est le plus étudié des auteurs après Shakespeare).
Le Dr Hawes va même plus loin dans sa désacralisation de Kafka. Pour lui, point de père brutal, juste un patriarche de son temps, c’est qu’on élevait les mioches à la dur avant la Première Guerre Mondiale ! Point de conscience juive poussée à l’extrême non plus. Kafka, le visionnaire qui a prédit l’Holocauste dans son Procès se fondait complètement dans la culture allemande. Quant au mythe de son extrême pauvreté, Hawes la balaye d’un revers de main. Cette précarité n’est survenue qu’à la fin de la (courte) vie de l’écrivain, une fois les droits d’auteur à succès dilapidés et la tuberculose diagnostiquée.
De quoi faire passer Kafka du statut de saint à celui de monstre ? Non, le mythe était simplement humain… Trop humain…
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