En dix courts épisodes, Ceci n’est pas un graffiti décortique les différents aspects du street art.
« On est en train de vivre un moment charnière, le mouvement le plus important de l’histoire de l’art, de tous les temps”, clame solennellement Blek le rat, artiste pionnier du street art. Dès le premier épisode de ce documentaire consacré à l’art urbain, le ton est donné. “Il fallait que la couleur revienne, c’était ça l’utopie. Changer la ville, qui se changeait d’elle-même. C’est une histoire merveilleuse”, déclare le duo VLP (Vive La Peinture), composé de Michel Espagnon et Jean Gabaret.
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En dix épisodes de sept minutes, Ceci n’est pas un graffiti s’interroge sur l’évolution de cet art, de sa naissance aux Etats-Unis dans les années 1970 à sa récupération commerciale par la compagnie aérienne Boeing en novembre 2015.
Une galaxie en perpétuelle évolution
“Le street art englobe un petit peu tout, et puis on a ce nom générique. Nous ne sommes pas tous issus de la même culture”, reconnaît l’artiste Speedy Graphito. La dénomination même de “street art” peut poser problème même si elle se révèle parfois pertinente. “
Le seul avantage que je vois à cette labellisation un peu outrancière, et au fait que les gens veuillent mettre les artistes dans les cases, c’est qu’à chaque fois ils voudront en sortir”, développe Magda Danysz, galeriste.
Déroulant ce fil rouge, le documentaire réalisé par Samuel Boujnah et Jim Gabaret décortique une galaxie en perpétuelle évolution. D’épisode en épisode, on passe en revue le street art au féminin, les liens entre musique et peinture, le marché de l’art urbain, les différences interculturelles, la notion d’éphémère, ou bien encore l’engagement militant inhérent à ce domaine.
En confrontant des témoignages d’artistes à des images d’archives inédites, cette série documentaire offre une immersion passionnante dans un mouvement artistique encore trop méconnu. Et trouve sa force dans la participation d’intervenants critiques et l’ouverture d’un débat autour de l’institutionnalisation du street art.
“Le marché de l’art est totalement comparable à la Bourse et au marketing. C’est triste, mais c’est la vérité”, regrette ainsi Patrick Lerouge, collectionneur. “Le street art reste quelque chose d’encore trop sous-estimé (…) Mais il faut juste être patient”, conclut Magda Danysz. Pour combien de temps encore ?
disponible sur le site Arte Creative
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