À son rythme d’un album par décennie, l’un des fidèles compagnons de route d’Étienne Daho revient avec un sixième LP ouvragé, où il duettise avec Tess, Patricia Petibon, Laurie Mayer et Kumisolo.
“Souffler n’est pas jouer”, chantait lucidement Arnold Turboust sur son cinquième album, en 2016. À sa manière désinvolte et ouvragée, l’ex‑alter ego d’Étienne Daho (époque bénie Pop Satori et Éden) posait, façon lunettes noires pour nuits blanches, en noir et blanc. Avant de rééditer pour le trentième anniversaire son premier LP, Let’s Go à Goa (1988), porté par son tube indémodable Adélaïde, interprété en duo avec l’actrice Zabou.
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De retour, donc, après sept ans d’absence, le chanteur lance son nouveau disque par l’entraînant Honni soit qui mal y pense, où l’on retrouve instantanément sa patte mélodique, ses motifs synthétiques et cette voix familière depuis tant de décennies : “Du temps que je me souvienne des poèmes de mon enfance”. Une ouverture aussitôt suivie par un single aussi évident qu’imparable, le bien nommé Évidemment.
“Des sons électroniques comme des chants d’oiseaux”
Toujours épaulé par son fidèle complice Rico Conning de Torch Song (le trio formé avec William Orbit et Laurie Mayer), précisément rencontré en pleine production de Pop Satori (1986),
Arnold Turboust déroule ainsi quatorze chansons sans coup férir. À l’écouter, on ne sent jamais le labeur ni les efforts, comme si la sève pop coulait de source chez lui. D’une humilité et d’une discrétion légendaires, l’homme pourrait pourtant donner des cours d’auteur-compositeur à quelques imposteurs hexagonaux.
C’est d’ailleurs quand Turboust démultiplie les duos (La Vérité augmentée avec Tess, Moi si j’étais vous avec Kumisolo) qu’il perd parfois le fil conducteur de son album (particulièrement sur Des si des mais avec la soprano Patricia Petibon), alors que Lady S Fingers, avec la participation de Laurie Mayer, brille de mille feux électroniques. “Des sons électroniques comme des chants d’oiseaux”, comme aime à le résumer Arnold Turboust, enfin revenu au nid de l’actualité discographique. Franck Vergeade
Sur la photo (Rue du Docteur Fontaine Productions/Kuroneko). Sortie le 10 février. Concert le 30 mars à Paris (Café de la Danse).
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