Adieu Jaurès, Blum, Mendès France, Mitterrand, Rocard, Jospin, Pierre Arditi, Philippe Torreton : le PS semble promis à un enterrement après le premier tour de l’élection préisdentielle.
Dans dix jours, tu n’existeras plus. Nul besoin d’une boule de cristal, ni des boules de Michel Sapin qui s’oblige en grimaçant à voter Benoît Hamon au nom de la fidélité qui le lie encore à toi, pour deviner que c’est cramé.
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Adieu Jaurès, Blum, Mendès France, Mitterrand, Rocard, Jospin, Pierre Arditi, Philippe Torreton… Adieu les belles promesses (on est habitués) et les grandes illusions collectives, le Front populaire, la force tranquille et les désirs d’avenir, quelle aventure !
On aura eu l’union de la gauche, la deuxième gauche, la gauche plurielle, et maintenant la gauche plus rien. Le temps des cerises puis le temps des noyaux. Solférino puis Waterloo. On aura eu Theodorakis pour “changer la vie”, ton hymne de 1977, et quarante ans plus tard on a Cambadélis, un mec qui espère juste changer de voiture de fonction.
Benoît Hamon, capitaine abandonné
Mélenchon a siphonné ton essence, Macron tes ambitieux, et ce pauvre Hamon erre au milieu comme un jeune prof de collège contraint de faire une impossible équation entre le bilan de Hollande et la critique du même, entre la fronde dont il fut l’un des meneurs et la solidarité dont il hérite comme un boulet.
Un jeune prof, ouais, c’est l’impression qu’il donne, Benoît, voire celle d’un pion, dans tous les sens du terme. Un gentil garçon, à l’évidence, honnête et vraiment de gauche, vous n’êtes plus si nombreux de cette espèce au PS. On croirait une biche chez les éléphants, entouré de chasseurs qui n’attendent qu’un signal (le résultat du premier tour) pour le dégommer en lui faisant endosser toutes les responsabilités d’un échec qui s’annonce historique.
A part les femmes courages, Aubry et Taubira, personne chez vous ne s’est vraiment mouillé pour ce candidat non désiré, cet élu des militants et sympathisants mais pas des apparatchiks, et quand bien même ceux-là l’auraient soutenu que c’eut été pire encore.
Finis les lendemains qui chantent
C’est mort, je te le dis avec tristesse mais soulagement. Du fumier des pétales de ta rose il sortira peut-être quelque chose, mais sans toi. Sans tes videurs de boîtes de nuit, les Camba, Le Guen, Julien Dray, gros bras, grandes gueules mais petites couilles, qui n’ont que l’intimidation pour conviction.
Sans Valls, Boutih, Collomb ou Bartolone, partis chez Macron mettre au carré leurs idées libérales auprès d’un candidat culbuto dont ils espèrent sans doute quelques faveurs misérables. Sans Hollande non plus, qui ferait mieux d’astiquer ses vannes pour un stand-up au Point Virgule que de tenter un come-back à la Sarkozy.
On sait où ça mène. Allez va, on ne va pas chialer, ça fait des années déjà que tu renonces à presque tout ce qui a fait ta gloire, à ces “lendemains qui chantent”, à ces printemps radieux pour le “peuple de gauche”, cette armée de cocus, qui comprend enfin que la rose était en papier, et le poing serré celui du plus long fist-fucking de l’histoire. La seule réjouissance, c’est que l’enterrement aura lieu en même temps que celui des Républicains. Sans fleur ni couronne.
Je t’embrasse pas, rest in PS.
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