Un mois avant la sortie en salles du très attendu “Terrifier 2”, retour sur l’itinéraire improbable de “Terrifier”, grand film d’horreur indépendant sorti de nulle part, disponible sur la plateforme Insomnia.
Insomnia, c’est la plateforme de SVOD entièrement dédiée au cinéma d’horreur. Disponible sur Prime Video Chanel pour 3,99 euros par mois (avec un essai gratuit de 7 jours), elle dresse un panorama luxuriant du cinéma d’épouvante d’hier et d’aujourd’hui, entre classiques du genre, pépites étrangères et curiosités inédites en France. Avec plus de 80 films par mois, Insomnia ravira les amateur·trices d’horreur les plus insatiables. Aujourd’hui, focus sur Terrifier, film d’horreur ultra-gore au succès surprise, dont la suite sortira dans les salles françaises le 11 janvier prochain.
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Comment un slasher fauché (250 000 dollars de budget) a défrayé la chronique aux Etats-Unis, fait couleur l’encre par hectolitres (et le vomi aussi, si l’on en croit les témoignages de spectateur·trices montés en épingle par la machine promotionnelle), et mis en ébullition Twitter à force de dithyrambes ou de gazouillis indignés, faisant état d’un film archi-gore et notoirement insoutenable ? C’est le miracle, comme seul le cinéma d’horreur sait en produire, de Terrifier 2, deuxième volet d’une franchise fabriquée avec des bouts de ficelle mais beaucoup de générosité, qui dépassait, à la mi-novembre les 10 millions de dollars de recette aux Etats-Unis.
Six ans plus tôt, en 2016, le nobody Damien Leone (déjà rompu au genre avec, à son compte, plusieurs courts et anthologies d’horreur), signait un slasher auto-financé au budget encore plus dérisoire (35 000 dollars). D’abord limité à un petit succès très confidentiel, Terrifier bénéficie alors d’une bonne carrière en festival (notamment au Telluride Horror Show Film Festival, en 2016), et, surtout, d’un bouche à oreille extrêmement favorable qui lui permet d’être montré dans quelques salles américaines, et de sortir en Blu-ray et DVD. Le bouche à oreille s’accélère, et Terrifier s’impose doucement mais sûrement comme la plus sûre relève du slasher des années 1970-1980, et un film indépendant fabriqué avec le plus pur des carburants : un amour inconditionnel pour le cinéma d’horreur, et une déférence pour les maîtres de l’épouvante qui l’ont porté au pinacle.
Mais à quoi tient la hype surprise de Terrifier ? Sûrement à son tueur psychopathe, qui, en un petit film sorti de nulle part, a illico rejoint le panthéon des boogeymen de légende, quelque part aux côté de Michael Myers, Freddy Krueger ou encore Leatherface. Il est question de Art le Clown, qui, comme son nom l’indique, se grime en clown pour commettre ses atroces forfaits, avec tout un attirail d’armes blanches ; en témoigne la première scène du film, préparation méticuleuse (et sordide) du tueur, qui après s’être maquillé en clown sinistre, aiguise couteaux et lames de fortune, comme une annonce glaçante du massacre à venir.
Et le massacre aura bien lieu – de surcroît une nuit d’Halloween. Avec son scénario réduit à trois fois rien (tout comme son budget), Terrifier ne cherche pas à rivaliser avec l’elevated horror, ce mouvement de fond du cinéma d’horreur contemporain, sérieux et auteurisant, qui entend désenclaver le genre de ses racines bis, et, il faut bien le dire, déviantes. Bien au contraire, le film de Leone renoue avec une horreur autrement plus littérale, respectueuse de son lignage bis, frontalement gore, et résolument branchée sur courant alternatif, où l’horreur déflagre à l’écran comme la détonation sanguinolente de charges patiemment disposées en amont.
Lâché dans les rues enténébrées d’une petite ville américaine, Art le Clown va transformer la nuit d’Halloween de plusieurs jeunes femmes en un cauchemar dosé en hémoglobine, rivalisant d’ingéniosité sadique pour des exécutions toujours plus abominables. Car Terrifier s’envisage surtout comme un spectacle d’horreur foraine, archi-gore, parfois insoutenable, mais nécessairement cathartique. Le travail sur les effets spéciaux, impressionnant pour un budget aussi microscopique, fait des merveilles, et Leone parvient, malgré des contraintes qu’on imagine nombreuses, à instiller un sentiment d’effroi qu’on n’avait pas ressenti depuis longtemps
Porté par son boogeyman amené à entrer dans les annales du cinéma d’horreur (incarné par l’impressionnant David Howard Thornton), Terrifier est conjointement abominable et jubilatoire, une perle du cinéma horrifique sortie de nulle part, à ne pas manquer sur Insomnia pour préparer comme il se doit la sortie de Terrifier 2.
Rendez-vous dès maintenant sur Insomnia pour voir Terrifier.
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