Les Fleet Foxes jouent le 16 septembre au Grand Rex à Paris : l’occasion de faire les présentations de leur grande famille musicale, et de parler de dix de leurs frères et cousins musicaux. Certains meilleurs, certains moins bons.
Beach Boys
Certains affirment que la véritable mère des Fleet Foxes est Samatha Fox : faux, ce sont, évidemment, les Beach Boys. Brian Wilson & co sont, ou presque, les inventeurs des harmonies vocales modernes, en soie triste et strates célestes, qui font aujourd’hui le fructueux commerce des Fleet Foxes.
Pourquoi c’est mieux : parce que c’est toujours mieux avant. Et parce que les Beach Boys, quand même.
Pourquoi c’est moins bien : on cherche encore.
Panda Bear
Les Fleet Foxes descendent des montagnes ? Panda Bear, l’une des têtes brillantes d’Animal Collective, descend quant à lui directement des étoiles : comme les Fleet Foxes, Noah pioche la beauté de ses voix éthérées dans les constellations des Beach Boys, mais les plonge dans un psychédélisme et des dédales soniques fascinants qui leur donnent 200 ans d’avance sur tout le monde.
Pourquoi c’est mieux : parce que contrairement aux Fleet Foxes, Panda Bear regarde vers l’avenir.
Pourquoi c’est moins bien : parce que c’est mieux, on vous dit.
Ganglians
C’est une sorte de version cradoque, dévergondée, dégingandé des Fleet Foxes. Des chansons qui, là encore, convoquent la mélancolie californienne ; mais entre deux joints trop forts, sur une plage isolée, mollement allongés sous les étoiles. Et d’autres chansons qui, elles, évoquent la crasse rock et rageuse d’un garage hanté par les fantômes de Harley rouillées.
Pourquoi c’est mieux : parce que c’est plus tordu, plus marrant, quelques grands morceaux à rêvasser, et quelques beaux uppercuts.
Pourquoi c’est moins bien : parce que Ganglians est plus varié, certes, mais sans doute moins patiné que les Fleet Foxes -ce qui en soi peut ne pas être un défaut.
The Ruby Suns
Le Seattle des Fleet Foxes donne sur un Pacifique souvent glacé, les Ruby Suns originellement de Nouvelle-Zélande, trempent eux bien plus au sud, dans un océan plus chaud, plein de poissons multicolorés et d’algues chatouilleuses. Ils en ressortent la tête pleine de tamourés optimistes et de morceaux brûlés par le soleil maori : Sea Lion fut l’un de nos albums de l’année dernière, et l’année des Ruby Suns, été permanent, dure bien plus que 12 mois.
Pourquoi c’est mieux : parce qu’il fait toujours chaud, sous le soleil de rubis
Pourquoi c’est moins bien : parce que l’album contient certes quelques gemmes, mais quelques morceaux plus dispensables aussi.
The Leisure Society
Habité de morceaux à aller flotter chez les déités, The Sleeper est l’une des petites merveilles de l’année pour amateurs de ouate pop. Ici, les harmonies vocales ne sont pas une recette mais un ingrédient : arrangé dans le velours, d’une majesté formidable, d’une précision diamantaire, l’album fait carrément la nique au premier album des Fleet Foxes qui, en comparaison, ressemble à un vieux camion crotté. Et ouais.
Pourquoi c’est mieux : parce que c’est plus beau encore
Pourquoi c’est moins bien : non applicable. C’est mieux, un point c’est tout.
Le Loup
On ne se lasse pas d’en parler, on ne s’en lassera a priori jamais. Auteur d’un premier album de folk post-apocalyptique effroyable de beauté, Sam Simkoff a trouvé la lumière en s’entourant d’un groupe ; de quoi développer les idées panoramiques que l’on ne faisait alors, entre les murs de sa musique triste, que subodorer. Résultat : Family, un deuxième album absolument sublime, à faire entrer les Foxes dans leur terrier, la queue entre les jambes.
Pourquoi c’est mieux : parce que la formule de Simkoff est bien plus complexe, donc moins lassante, que celle des Fleet Foxes.
Pourquoi c’est moins bien : il faut aimer se perdre dans des méandres un peu plus expérimentaux que les relatives linéarités des Fleet Foxes.
Band of Horses
Sans doute pas des frères de sang des Fleet Foxes, mais des cousins éloignés, nés dans un choux beaucoup plus électrique et dont les harmonies vocales, bien que magnifiques, se font plus discrètes mais pas moins sensibles. On les a sélectionnés pour la profonde beauté de leurs mélodies (No One’s Gonna Love You, rhaaaa), et pour la classe intégrale du très impressionnant et très habité Ben Bridwell sur scène.
Pourquoi c’est mieux : parce qu’un peu d’électricité remet parfois les neurones en place
Pourquoi c’est moins bien : parce que Band of Horses bande parfois un peu trop ses muscles
Throw Me The Statue
De Seattle aussi, sur l’excellent Secretly Canadian, des petits gars qui mélangent les Beach Boys avec The Cure, et qui sur certains morceaux de leur très tordu et varié Creaturesque pourraient apprendre quelques petits trucs mélodiques à leurs congénères Fleet Foxes.
Pourquoi c’est mieux : parce que Throw Me The Statue sait faire de jolis morceaux, mais n’empruntent jamais un unique chemin
Pourquoi c’est moins bien : parce que les Fleet Foxes sont quand même capables de splendeurs dont ne sont pas capables Throw Me The Statue
Chad VanGaalen
On a beaucoup parlé, à raison, de Bon Iver : on aurait du parler, au moins autant sinon plus, du Canadien Chad VanGaalen. Soft Airplanes, sorti l’an passé, semble avoir mille ans mais semble pouvoir s’écouter encore mille de plus : un trésor absolu, des morceaux fragiles ou acides, un Neil Young jeté dans l’arctique ou du folk jeté au feu électrique.
Pourquoi c’est mieux : parce qu’un homme seul peut faire des miracles, et parce que la variété de Soft Airplanes prévient toute lassitude
Pourquoi c’est moins bien : parce que non, c’est pas moins bien
Pow Wow
Au début des années 90, alors que les membres des Fleet Foxes ont encore l’âge d’être minimes dans les Petits Chanteurs à la Croix de Bois, un groupe français porte haut l’étendard des harmonies vocales. Avant la séparation en 1997, Pow Wow enregistre quatre albums, et un des membres du groupe participe plus tard à la comédie musicale Les Dix Commandements de Pascal Obispowow.
Pourquoi c’est mieux : parce qu’ils étaient beaucoup plus propres
Pourquoi c’est moins bien : parce que le sion est mort