Étouffé par les différents patronages qui le traversent, le film tire sur la corde de l’épuisement et n’offre jamais de perspective de révolte à son personnage.
Dans l’univers du jeu vidéo, on appelle “jeux couloirs” ces jeux construits et pensés en ligne droite dans lesquels le personnage évolue et avance au milieu de murs invisibles, lui confiant une impression de liberté alors que tout pas de côté lui sera refusé.
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Si l’on transposait cette typologie de genre au cinéma, Juste une nuit serait le parfait exemple du “film couloir”, construit autour d’un argument volontairement très simple : alors que ses parents sont bientôt de passage à Téhéran, la jeune mère d’un enfant conçu hors mariage doit trouver en quelques heures quelqu’un pour s’occuper du nourrisson, juste une nuit.
Victime et rien d’autre
Largement influencé par le cinéma de son compatriote Farhadi, de Mungiu et des frères Dardenne dont il tente maladroitement de synthétiser les spécificités communes, l’Iranien Ali Asgari accouche d’une critique sociale investie par le thriller dont l’architecture narrative est renforcée à grands coups de dilemmes moraux : l’héroïne doit-elle entacher sa réputation ou bien laisser son enfant entre les mains d’un·e autre ?
Ne confiant jamais à cette jeune femme un autre statut que celui de victime, le film est endigué dans un système d’écriture régi par l’épuisement de son personnage, quitte à répéter la même scène de la jeune femme devant faire face aux refus successifs des différentes personnes auxquelles elle rend visite. Comble de cet acharnement, lorsque ce long couloir d’humiliation prend fin pour lui offrir un peu de respiration, le film s’arrête, confisquant toute caisse de résonance à sa révolte.
Juste une nuit d’Ali Asgari, en salles le 16 novembre.
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