La taxe carbone divise à gauche comme à droite, entre enthousiasme et colère, petit tour d’horizon des dissensions sur le net.
Comme le montre en images La Tribune, taxer les énergies fossiles a pour but d’en diminuer la consommation, et donc de réduire les émissions de CO2 responsable de l’effet de serre (expliqué sur manicore.com). Dès 2006 l’économiste Joseph Stiglitz défendait l’idée d’une contribution climat-énergie (CCE) (Ecological Economics), et Nicolas Hulot en faisait une des cinq propositions de son pacte écologique (pacte-ecologique.org). Sa fondation explique d’ailleurs clairement les différences entre taxe carbone et la CCE.
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Le principe de la CCE a ensuite été repris lors du Grenelle de l’environnement . Idée d’avenir pour certains comme Jean-Charles Hourcade , directeur du Cired, elle inquiète les entreprises qui craignent pour leur compétitivité (Institut de l’entreprise). Fin juillet, un groupe de travail présidé par Michel Rocard (contributionclimatenergie.fr) a publié un rapport préconisant une taxe carbone de 32 € par tonne de CO2 émise dans les secteurs du transport et de l’habitat (calcul de la taxe : Actions-Finance).
D’ores et déjà inscrite au budget 2010, (Agefi), la taxe carbone divise au-delà des partis politiques. Certains critiquent l’augmentation de la fiscalité et le flou sur sa redistribution via un « chèque vert » (Le Monde) tandis que d’autres, comme Daniel Cohn Bendit, se montrent enthousiastes (Les Echos). L’annonce de François Fillon fixant la taxe à 14 euros confirme ce que craignaient Les Verts (Les Verts) et l’association France nature environnement (fne.asso.fr) : en ne respectant pas la préconisation initiale des 32 euros le gouvernement vide la taxe de son sens. Nicolas Hulot confirme (Europe 1).
Les discussions à l’Assemblée, dès fin octobre, risquent bien d’être animées, comme le laissent présager les réactions. L’UFC-Que choisir se souvient de la vignette auto (quechoisir.org) et le NPA propose ses propres mesures pour lutter contre l’effet de serre (npa2009.org). Dans un premier temps, le PS s’est dit favorable (environnement.parti-socialiste.fr/2009/07/) à condition que la taxe soit “socialement juste et redistributive en direction des ménages géographiquement contraints à l’usage de la voiture”… jusqu’à ce que Ségolène Royal y voit un impôt injuste (Nouvel Obs), propos qui ont déclenché la furie de Daniel Cohn Bendit (Europe 1). Côté UMP, les réserves de Jean-François Copé ne sont pas très éloignées de celle de Royal (Europe 1).
La France n’est cependant pas très en avance sur le sujet. Le site Taxecarbone.info explique clairement comment les choses se passent dans les pays qui ont déjà instauré une taxe écologique, de la Finlande, pionnière en 1990, à la Suisse et son système indexé sur les objectifs du protocole de Kyoto. D’ici à l’instauration de la taxe, chacun peut agir à titre individuel en calculant et compensant ses propres émissions de CO2 via myclimate.org, co2solidaire.org, ou climatmundi.fr, à la manière du réalisateur Antoine Sachs (chroniquesanscarbone.com).
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