Le festival “Un état du monde”, au Forum des images, rend un hommage, en sa présence, au documentariste Adam Curtis. Une première en France.
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La 13e édition du festival “Un état du monde” au Forum des images, qui se tiendra du 11 au 17 novembre, rend un hommage inédit en France au documentariste anglais Adam Curtis, qui sera présent dimanche 13 novembre pour présenter son film Bitter Lake à 14h ainsi que pour une rencontre exceptionnelle à 18h. Une rencontre animée par notre collaborateur Jacky Goldberg, qui fut l’un des premiers critiques français à saluer cette œuvre colossale. Une vente en avant-première de l’ouvrage collectif Pandore – Le Monde dans l’œil d’Adam Curtis, publié aux éditions Façonnage, est également prévue ce dimanche.
Le festival diffuse quatre films de Curtis : Bitter Lake qui retrace les événements en Afghanistan de l’après-guerre à aujourd’hui, en critiquant l’ambivalence des positions de l’Occident ; The Power of Nightmares, diffusé en trois parties, qui met en perspective la montée du néo-conservatisme américain avec celle de l’islam radical ; HyperNormalisation, un documentaire qui retrace les origines idéologiques de notre temps, de Trump au Brexit et All Watched Over by Machines of Loving Grace, également en trois parties, qui dénonce nos aliénations consenties à l’imaginaire informatique. Selon Curtis, les ordinateurs n’ont pas réussi à libérer l’humanité et ont plutôt déformé et simplifié notre vision du monde qui nous entoure.
L’art du collage politique
De ses trente années de carrière à la BBC, Adam Curtis a récolté un goût pour les images perdues ou oubliées, ou du moins celles qu’il faut dénicher au milieu d’un amas de documents, de films catalogués et mal classés, des images qu’il a qualifiées de “différents types de réalités enregistrées” dans une interview pour Vice en 2015. Curtis réalise des films essayistes pendant vingt ans, majoritairement diffusés sur YouTube ou via le partage de fichiers torrent. Selon lui, l’attitude conservatrice de nombreux radiodiffuseurs internationaux empêchent les téléspectateurs au-delà du Royaume-Uni de visionner ses films d’une manière plus institutionnelle. Il récupère ainsi des bouts d’images télévisuelles, comme par exemple des rushs de reportages coupés au montage. Toujours dans l’interview pour Vice, il confie avoir un assistant qui se rend dans les bureaux de la BBC à travers le monde afin de numériser des centaines de milliers d’heures d’images. Curtis visionne ce matériel audiovisuel jusqu’à ce que quelque chose attire son attention, et créé ensuite des histoires alternatives qui visent a questionner les récits dominants de nos sociétés et a dénoncer l’effondrement de notre capacité de résistance face aux images. Ces histoires revisitent “des fragments du passé pour examiner le présent” comme il l’explique dans un interview pour e-flux Journal en 2012. Les films d’Adam Curtis sont donc de gigantesques collages d’images. Il applique ce même principe pour le son et utilise des musiques qui varient de genres et de pays et des effets sonores qu’il découvre sur de vieux enregistrements.
Plus de renseignements sur le site du Forum des images : https://www.forumdesimages.fr/les-programmes/un-etat-du-monde-2022/hommage-a-adam-curtis-uedm-2022
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