Jeudi 16 mars après-midi, Killian B a ouvert le feu dans son lycée de Grasse, dans les Alpes Maritimes. Un adolescent fascinée par une imagerie morbide et ultra-violente.
Déclenchée un peu avant 13 heures ce jeudi 16 mars, l’alerte attentat a semé un vent de panique dans l’Hexagone. Et pour cause, un lycéen s’est introduit dans son établissement, le lycée Tocqueville à Grasse (Alpes-Maritimes) avec un fusil à pompe, des armes de poing, et une grenade d’exercice. Trois élèves et le proviseur ont été légèrement blessés. Le suspect, Killian B, âgé de 16 ans, a été rapidement interpellé.
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« Aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste, a indiqué en fin de journée la procureure de Grasse, Fabienne Atzori. Les motivations de l’élève paraissent liées aux mauvaises relations qu’il entretenait avec certains camarades. Il semblait présenter des difficultés à s’intégrer. »
Fasciné par la tuerie de Colombine
Solitaire, introverti, mal dans sa peau, et attiré par des imageries sataniques et violentes (squelettes, peaux scarifiées, armes…), c’est une personnalité trouble qui se dresse à la vue de réseaux sociaux de cet élève de Première L. Sur les réseaux sociaux, il postait fréquemment des images morbides et des vidéos de tueries de masse. Fan de métal et de jeux-vidéos ultra-violent, sur Facebook, sa photo de profil est issue du jeu vidéo Hatred, dont le but est d’abattre des civils sans défense. Ce jeu a d’ailleurs été édité par le studio polonais Destructive Creations, qui entretiendrait des liens avec un groupe néonazi, comme le souligne Le Monde.
En novembre dernier, il postait sur sa page Facebook une vidéo de lui portant un masque de clown effrayant, recouvert par un masque à gaz. Révolver factice en main, il fait semblant de tirer, puis appuie l’arme contre sa tempe, détaille Le Parisien. En juillet 2016, il publiait aussi des images des deux tireurs, en pleine action, de la tuerie du lycée de Colombine qui a eu lieu en 1999, dans le Colorado aux Etats-Unis. Un drame qui avait coûté la vie à douze étudiants et un professeur.
Sur son compte YouTube, on trouve cette phrase de description : « Celui qui marquera l’histoire avec votre sang ». La photo de bannière est une image de la tuerie de Columbine, et les deux seuls vidéos présentes sont en lien avec le massacre de 1999.
« Il a pété un plomb »
De même, sur Twitter, sa photo de profil est celle issue des archives de la police de Columbine, qui représente les cadavres des deux auteurs de l’attaque qui se sont ensuite donnés la mort. Sur ce compte, on trouve seulement que quatre tweets, datant tous du 15 juillet, au lendemain de l’attentat de Nice, on y voit une vidéo amateur de la course meurtrière du camion de Mohamed Lahouaiej Bouhlel. « sa va c’est bon maintenant tu t’est rendue compte de la réalité comment on meurt va faire un tour sur bestgore (un site ultraviolent, ndlr) », répond-t-il à un internaute qui s’offusque de ces images.
« C’est vrai que récemment, il parlait plus de cette tuerie mais il disait que c’étaient des tarés. Il ne les admirait pas. Il n’a jamais dit : ‘Tenez, on va tuer tout le monde’. Je pense que c’est quelqu’un de fragile. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, il a pété un plomb, rapporte l’un de ses plus proches amis au Parisien. Au collège, on faisait des croix sataniques mais on ne savait pas ce que ça voulait dire exactement « .
Sur les réseaux sociaux de Killian B, on trouve aussi des photos de lui. Un jeune garçon blond aux yeux clairs, qui a tout de la panoplie du lycéen lambda avec son sweat à capuche et ses baskets adidas. Des images qui contrastent avec sa personnalité.
Un père conseiller municipal
D’après Libération, l’adolescent est le fils d’un conseiller municipal de Grasse, « élu sous l’étiquette Front national au scrutin de 2014 ». Il a désormais rejoint la majorité du maire actuel, Jérôme Viaud, Les Républicains. Son père a récemment apporté son soutien à François Fillon, et est le coordinateur du Rassemblement pour la France (RPF) de la région Provence-Alpes-Côté d’Azur. Killian et son frère ont aussi été élevés par leur mère, mère au foyer.
Le 8 mars dernier, le conseiller municipal avait posté sur son compte Twitter un article du Figaro intitulé « On atteint désormais un point de violence extrême dans les lycées », comme le rapporte Le Monde. « De tout cœur avec le proviseur, les professeurs, le personnel, les élèves et les parents d’élèves de #Tocqueville », a-t-il tweeté ce jeudi après-midi. Sans ce douter, certainement, que son fils était le principal suspect. Une cruelle ironie.
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