Les urnes ont une nouvelle fois fait mentir les sondages ce 15 mars lors des élections législatives aux Pays-Bas. Le parti d’extrême droite dirigé par Geert Wilders a été mis en échec, tandis que le parti écologiste a enregistré une forte percée.
L’Europe entière attendait avec appréhension les résultats des élections législatives aux Pays-Bas, qui avaient lieu ce 15 mars. Et pour cause : le Parti pour la Liberté (PVV, extrême droite) de Geert Wilders était premier dans les sondages. Son leader anti-islam fanfaronnait même déjà : « C’est comme si les élections étaient déjà gagnées ». Mais le choix des électeurs, qui ont participé massivement (à 81%) lui a apporté un lourd démenti.
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Une victoire « contre le populisme »
A l’issu du vote, le parti d’extrême droite a été mis en échec par le parti libéral du Premier ministre, Mark Rutte (droite), qui a obtenu 33 sièges sur les 150 du Parlement, contre 20 sièges pour le PVV (+5 par rapport à 2012), talonné par l’Appel chrétien-démocrate et les progressistes de D66 (19 sièges chacun). Rutte a ainsi salué une victoire « contre le populisme ».
#PaysBas 🇳🇱: les libéraux du Premier ministre en tête devant 3 partis à égalité dont Wilders (sortie des urnes) #AFP
— Agence France-Presse (@afpfr) March 15, 2017
Quels enseignements tirer de ce scrutin ? Tout d’abord, une fois de plus, les sondages se sont trompés, et les électeurs se sont décidés au dernier moment, cette fois-ci contre l’extrême droite. Ainsi le « printemps populiste » qu’annonçait déjà Geert Wilders n’a pas eu lieu, même si le leader xénophobe, condamné pour discrimination, a proclamé le soir de sa défaite : « Rutte n’en a pas encore fini avec moi ! ».
Le résultat de cette élection donne en tout cas le sentiment qu’un courant « anti-trumpiste » est en train de naître, après l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et la victoire du Brexit au Royaume-Uni.
#PaysBas Les sondages à nouveau pris à contrepied aux Pays-Bas, mais cette fois aux dépens de l'extrême-droite populiste, en recul.
— D. de Montvalon (@demontvalon1) March 15, 2017
#PaysBas Coup d'arrêt pour l'extrême-droite. 1. Sondages contredits. 2. Électeurs se décidant in extremis. 3. Début d'un anti-trumpisme ?
— D. de Montvalon (@demontvalon1) March 16, 2017
Percée des écologistes
D’autre part, le parti écologiste Groen-Links (GL) du jeune Jesse Klaver réalise une percée en obtenant seize sièges, alors qu’il n’en avait que quatre depuis 2012. Il devient donc le premier parti de gauche du pays, devant le SP (équivalent de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon), qui perd un siège (14).
1/ Les europhobes se prennent une claque 2/l'extrême droite est très loin du score prévu 3/ les Verts font une percée remarquable #PaysBas
— Jean Quatremer (@quatremer) March 16, 2017
A noter que le Parti du travail (PVDA, social-démocrate), qui s’était allié à M. Rutte (droite) pendant quatre ans, s’est effondré à cette élection, passant de 38 sièges à 9 sièges. Pour M. Rutte, un casse-tête demeure : comment former un gouvernement de coalition, dans ce paysage politique fractionné ? Il lui faudra sans doute s’allier à trois autres partis, dont les chrétiens-démocrates du CDA (19 sièges, + 6) et les centristes réformateurs de D66 (19 sièges, + 7).
Après la victoire du candidat écologiste, Alexander Van der Bellen, en Autriche, contre le FPO (extrême droite) en décembre dernier, le résultat de cette élection aux Pays-Bas montre une nouvelle fois que la recomposition du paysage politique en Europe ne se fera pas de manière inéluctable en faveur de l’extrême droite.
Victoire réconfortante du candidat écologiste @vanderbellen en #Autriche face à l'extrême Droite. Une lumière verte face aux forces brunes.
— David Cormand🌻🇪🇺🌍🌏🌎 (@DavidCormand) December 4, 2016
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