Pendant la crise les affaires continuent…Un an après la recapitalisation des banques par l’Etat, les marchés financiers continuent de faire des profits faramineux alors que le chômage ne cesse d’augmenter.
Les 10 700 demandeurs d’emploi supplémentaires enregistrés en juillet par le Pôle emploi, sans compter les nombreux à venir dans les prochains mois (barre des 2,5 millions de chômeurs dépassée), n’y feront rien : du côté des marchés financiers, tout baigne. Entre le Yin de l’emploi qui décroît et le Yang des bonus financiers qui augmente, tout se tient. Comme si aux galères des uns se raccrochait la félicité des autres… Un an après l’apparition de la “crise”, la sphère financière continue à fonctionner dans sa “bulle”, terme qui dit tout de sa déconnection avec l’économie réelle. Comme le révélait Libération en août, les pratiques des bonus faramineux distribués aux traders se perpétuent et en choeur, ils lancent “Merci la crise”.
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Et lorsque Sarkozy, chevalier vertueux au secours de la morale capitaliste, organise un grand raout avec les banquiers (le 25 août dernier) pour leur imposer des nouvelles règles plutôt sensées (leur faire adopter un système de bonus-malus dans le calcul des rémunérations variables), chacun s’accorde à n’y voir qu’un écran de fumée. Car derrière l’agitation de l’opération de com, rien ne bouge. Les bonus, par-delà la charge symbolique de leurs effets, ne pèsent rien à côté du refus des banques de participer à la relance et de leurs restrictions sur le crédit…
En mutualisant leurs pertes, les banques ont échappé à leur effacement, mais pas à leur discrédit “moral”. Le secrétaire national adjoint à l’économie du PS, Liêm Hoang-Ngoc avait raison de rappeler dans Libé qu’en refusant d’entrer dans le capital des banques, pour réorienter la politique de crédit, mais aussi en refusant d’engager une réforme fiscale destinée à corriger les inégalités, déjà aggravées par le paquet fiscal (niche de 15 milliards), l’Etat français avait renoncé à changer l’état des choses. La recapitalisation des banques (21 milliards d’euros), si elle a permis au système bancaire de sauver sa peau, a produit l’effet pervers d’élargir encore plus les ressources de ceux qui jouent au casino financier. C’est l’une des premières leçons à tirer après une année de réflexion tous azimuts sur la nécessité de changer les règles du jeu planétaire : chassez le naturel des financiers, il revient au galop. Avec les politiques sur la selle.
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