Un bowling en héritage, un Tati italien et un film sur la sororité : découvrez sans attendre les films de la semaine.
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Bowling Saturne de Patricia Mazuy
Ce qui est beau ici, c’est cette manière très américaine de saisir à pleine main, sans ombre, les codes du genre : violence immémoriale des hommes, poids du passé, fratrie ennemie, hérédité, masculinité malade, racine du mal (filmée littéralement sur la tombe du père), tragédie baignée de lumière rouge – clin d’œil à Party Girl de Nicholas Ray.
Lire la critique de Murielle Joudet
Les Aventures de Gigi la loi d’Alessandro Comodin
Le travail bruitiste de la piste sonore évoque quant à lui Tati, tandis que les grandes lignes de force du récit (l’action, le rapport à l’environnement et la quête amoureuse) communiquent de façon inattendue avec le cinéma de Keaton. Pourtant, il ne faudra s’attendre à aucune cabriole ou cascade. Le grand talent de Comodin consiste à exprimer le burlesque dans sa forme la plus éthérée, se limitant à quelques dérèglements que leur rareté et leur surgissement inopiné rendent d’autant plus savoureux.
Lire la critique de Ludovic Béot
Méduse de Sophie Lévy
Une forme discrète de fantastique s’invite au long de Méduse, sans toutefois prendre le pas sur le réalisme psychologique, volontiers vénéneux. Sophie Lévy, dont c’est le premier long métrage, cite la mythologie grecque : par le titre (qui fait écho au monstre castrateur par excellence), par des inserts sur des peintures (un peu sursignifiantes, seul bémol d’une mise en scène très élégante et subtile, tout en glissements soyeux) et par la présence appuyée d’une statue de Minotaure sur la terrasse.
Lire la critique de Jacky Goldberg
Straight Up de James Sweeney
D’abord extrêmement séduisante, cette hyperstylisation agace ensuite, pour mieux, in fine, enrichir intelligemment son sujet. Obsédé par le contrôle et la maîtrise, voulant à tout prix se rattacher à une étiquette, Straight Up se confond avec la difficile quête identitaire de son protagoniste.
Lire la critique de Ludovic Béot
La Conspiration du Caire de Tarik Saleh
Hélas, la déception fut à la hauteur des ambitions affichées. Film extrêmement bavard et mou, La Conspiration du Caire ressasse tous les codes des films policiers sur l’infiltration (filatures, prises de contact dans des endroits improbables, coups fourrés…) sans rien lui apporter de neuf, et devient très vite rasoir à force de compiler les clichés. Seul intérêt : le portrait sans concession du pouvoir actuel en Égypte (Saleh y est interdit de séjour depuis Le Caire confidentiel) et de son armée.
Lire la critique de Jean-Baptiste Morain
Mon pays imaginaire de Patricio Guzmán
Tout commence et se termine par les morceaux de pavés, une pierre superbement filmée, statique, ruisselante, poids et symbole d’une révolte qui agite les rues. Puis des plans plus prosaïques recueillent les témoignages de femmes, une parole précise qui remet à hauteur la force du peuple. “Avec la révolte, j’ai fleuri”, dit cette jeune femme cagoulée, masque à gaz autour du cou et fleurs en couronne.
Lire la critique de Arnaud Hallet
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