Ancien rédacteur adjoint du “Monde des livres”, Patrick Kéchichian est mort dans la nuit du 17 au 18 octobre, victime d’une crise cardiaque. Il avait 71 ans.
La passion. C’est le premier terme qui vient à l’esprit lorsqu’on tente de définir ce qui reliait Patrick Kéchichian aux livres. Il était né en 1951 à Paris, dans une famille d’immigré·es arménien·nes. C’est en 1985 qu’il est entré comme critique littéraire au Monde des livres, dont il a été le rédacteur en chef adjoint durant une dizaine d’années. Il y est resté jusqu’à sa retraite en 2008 et a continué à écrire des chroniques et des articles jusqu’à aujourd’hui, entre autres dans Art Press, La Croix, La Revue des Deux Mondes et le quotidien en ligne AOC.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Au cours de sa carrière, Patrick Kéchichian a écrit plusieurs essais, comme Paulhan et son contraire (Gallimard 2011), un pamphlet, Des princes et des principautés (Seuil, 2006), et un court texte autobiographique, La Défaveur (Ad Solem 2017). Sa conversion à la religion catholique quand il avait une trentaine d’années a également donné lieu à plusieurs ouvrages, notamment Petit éloge du catholicisme (Folio 2009). Il était marié à l’éditrice Claire Paulhan.
De ce travail d’une vie, on retiendra peut-être avant tout une écriture, un style Kéchichian, qui élevait la critique au rang d’art littéraire. Une attention scrupuleuse aux textes, une capacité à s’intéresser à des auteur·trices classiques autant qu’à la littérature ultra-contemporaine, une curiosité d’esprit et une volonté d’exhumer de l’oubli des écrivain·es dont il estimait qu’on n’en avait pas tout dit, voilà autant de qualités qui distinguaient la personnalité de Patrick Kéchichian, tout comme sa gentillesse. Mais c’est sans doute le regard amusé qu’il posait sur ce qui l’entourait, sa distance mesurée face aux toquades du milieu littéraire, son humour aussi, qui caractérisent le mieux ce qu’a été Patrick Kéchichian.
{"type":"Banniere-Basse"}