Un trip musical cosmique et un brillant exercice de style en forme de rêve éveillé parmi les étoiles.
Aussi discret que productif, Pierre Daven-Keller a travaillé avec Dominique A, Philippe Katerine ou Miossec, et a signé des bandes originales de films, dont celle de Je suis un no man’s land (2011) de Thierry Jousse. Son nouvel album, Planète, fait suite à Kino Music (2019), bande-son d’un film imaginaire aux sonorités seventies. Si les deux disques partagent un goût rétro pour les rêveries en CinémaScope, Planète se déleste des arrangements luxuriants pour une approche minimaliste.
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Froids et délicats comme l’éther, ces instrumentaux – lents développements harmoniques au sein du vide spatial – évoquent la space age pop dans leur désir se projeter dans un ailleurs fantasmé. Sans Moog, ni thérémine, Pierre Daven-Keller fait tenir tout un univers sensible sur huit titres. Une musique du cosmos pleine de vibrations stellaires et de cliquètement des pulsars. Une attraction des astres où l’on pourrait croiser Alain Goraguer (La Planète Sauvage), Étienne Jaumet ou Stereolab en chemin.
Besoin de miroirs
Au milieu de ces instrumentaux, le single Feel the Concept, et son chant sorti d’un casque de combinaison spatiale, nous rappelle Moon Safari de Air. Pierre Daven-Keller est un musicien élégant, sorte d’Oblomov paressant sous la matière noire de ses rêveries spatiales. “Nous ne recherchons que l’homme. Nous n’avons pas besoin d’autres mondes. Nous avons besoin de miroirs”, écrivait Stanislaw Lem dans Solaris (1961). L’espace comme ultime quête d’humanité.
Planète (DK-Disk/Bigwax). Sortie le 14 octobre.
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