Fidèles au rendez-vous et toujours plus complètes, les simulations reines de foot et de basket tiennent cette année encore toutes leurs promesses.
Bizarrement, c’est une vieille chanson de Jean-Louis Murat qui vient à l’esprit après quelques heures en compagnie du nouveau FIFA : “Comme de passer Noël… Passer Noël… à la maison.” Car l’impression que donne cette édition 2023 du jeu de football ressemble assez à ça.
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Sa sortie est cette chose paradoxale : un événement annuel rendu presque banal par son implacable régularité et qui, pourtant, suscite toujours la même attente et produit le même effet, cocktail d’excitation et de sentiment de familiarité, de réconfort avec parfois une petite touche de mélancolie. On est chez soi, on sait où on va et on aime ça aussi parce que c’est toujours la même chose.
Poupée et baby-foot
Ne pas en déduire qu’il n’y aurait pas de différences entre deux FIFA et que les acheteur·euses de l’édition 2023 ne seraient que les victimes pas très malines d’un attrape-nigaud marketing. Ce pourrait bien être au contraire les seul·es vrai·es esthètes du jeu vidéo car, au-delà des ajouts les plus voyants (modes de jeu, effectifs…), il faut beaucoup de finesse pour saisir ce qui change d’une année à l’autre : le poids et la gestuelle des joueurs, la physique du ballon, la vitesse d’exécution… Ce n’est pas donné à tout le monde.
Parmi les nouveautés “visibles” de FIFA 23, il en est une qui peut surprendre : parmi les équipes à notre disposition, on trouve l’AFC Richmond, qui n’évoquera rien à certain·es fans de foot. Normal : il ne s’agit pas d’un vrai club, mais de celui de la série Ted Lasso au grand complet, de Roy Kent (un mix de Roy Keane et d’Eric Cantona) à Dani “Football is Life” Rojas en passant par le surdoué Sam Obisanya. Un sacrilège ? Pas vraiment, car il y a toujours eu de la fiction dans la simulation. Pratiquer FIFA, c’est autant jouer à la poupée qu’au baby-foot, coller ses vignettes Panini et vérifier ses classements dans L’Officiel du football. C’est transmuer le réel en quelque chose de beaucoup plus précieux et personnel. Se l’approprier. Le rendre éternel.
Photos de famille
Ce qui vaut pour FIFA vaut aussi pour NBA 2K, son pendant basket annuel, à ceci près que la dimension patrimoniale s’y affiche plus ouvertement. Pour 2023, Michael Jordan est à l’honneur avec un mode quasi documentaire qui invite à revivre certains moments-clés de sa carrière. Il ne s’agit pas exactement d’être Jordan et pas non plus de redevenir son admirateur·trice, mais de tenir un rôle incertain entre les deux, l’essentiel résidant d’ailleurs moins dans le lieu (notre place) que dans le temps. 1982, 1984, 1986, 1998… Le passé se superpose au présent. Tous les matchs, tous les exploits, tous les moments, comme on l’entend.
Alors on regarde des vieilles photos, qui se mettent en mouvement. Oh, ici, c’est Tony Parker. Il était tout jeune, mais déjà fort. Là, par contre, il avait pris un coup de vieux et, à côté de lui, Manu Ginóbili n’avait presque plus de cheveux. Et puis on prend des nouvelles : de la famille, des ami·es, de vagues connaissances. Déjà 30 ans, le petit Rudy Gobert ? Comme le temps passe… Sauf que, si on le souhaite, il reste. C’est parfois un peu triste, mais aussi bon. Noël à la maison.
FIFA 23 (Electronic Arts), sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Switch et Windows, de 40 à 90 € (Ultimate Edition) ; NBA 2K23 (Visual Concept/2K), sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Switch et Windows, de 60 à 100 € (Édition Michael Jordan)
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