Condamné à six ans de prison par le gouvernement iranien, Jafar Panahi a tout de même réussi à s’exprimer à distance lors de la présentation de son nouveau film, “No Bears”, au NYFF.
Emprisonné pour six ans par le gouvernement iranien, le réalisateur de Taxi Téhéran, Jafar Panahi n’a logiquement pas pu assister à la projection de son nouveau film, No Bears. Il s’est cependant exprimé dimanche soir, lors du New York Film Festival. L’actrice principale du film, Mina Kavani est montée sur scène pour délivrer un message du réalisateur : “Nous sommes des cinéastes. Nous faisons partie du cinéma iranien. Pour nous, vivre, c’est créer. Nous créons des œuvres indépendamment du gouvernement iranien. Donc, les gens au pouvoir nous voient comme des criminels. Le cinéma indépendant reflète son époque. Il s’inspire de la société. Et donc ne peut pas en être coupé. L’histoire du cinéma iranien témoigne de la présence constante et active de réalisateurs indépendants qui ont lutté pour repousser la censure et assurer la survie de cet art. Alors que, sur ce chemin, certains ont été interdits de faire des films, d’autres ont été forcés à l’exil ou réduits à l’isolement. Et pourtant, l’espoir de créer à nouveau est une raison d’exister. Peu importe où, quand, ou dans quelles circonstances, un cinéaste indépendant crée ou pense à la création. Nous sommes des cinéastes indépendants.” Lors de son discours, Mina Kavani a également exprimé son soutien aux récentes manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
Actuellement incarcéré pour s’être insurgé contre l’arrestation de deux autres cinéastes iraniens
Rappelons-le, Jafar Panahi avait été condamné en 2010 à six ans de prison, avec interdiction de réaliser des films ou de donner des interviews. Après deux mois d’incarcération, il avait été placé en liberté conditionnelle avec interdiction de quitter le territoire. C’est dans ce contexte qu’il a réalisé, donc clandestinement, des films comme Parde et Taxi Téhéran, ainsi que son dernier projet, No Bears, présenté au NYFF. De nouveau condamné en juillet dernier pour s’être insurgé contre l’arrestation de deux autres cinéastes iraniens, Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad, il est incarcéré et doit purger sa peine de prison durant six ans.
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}