Pas tout à fait encore l’heure du bilan pour le festival d’Avignon qui se termine mercredi 29 juillet. La petite musique de Photo-Romance, pièce du tandem libanais Rabih Mroué et Lina Saneh évoque le Liban actuel avec drôlerie et poésie.
Forme de poche, à peine quelques accessoires, un couple d’acteurs et un musicien en scène, Photo-Romance du tandem libanais Rabih Mroué et Lina Saneh est un poison lent. On en ressent encore les effets bien après la dernière représentation à la Salle Benoit-XII. Spectacle bancale aussi, ce qui ajoute à son charme.
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Rejouant Une Journée particulière mais sans Sophia et sans Marcello, Mroué et Saneh transpose l’action dans un Beyrouth déserté pour cause de manifestation : 4 millions de libanais dans la rue, 2 pour chaque camp. Vous ne connaissiez par l’humour absurde de ce pays, vous voilà servi! Bien sûr, de film il n’y a pas (encore), Lina jouant la réalisatrice face à un censeur, Rabih, qui ne dit pas tout à fait son nom.
En quelques centaines de photos projetées, le film à venir donc, et la Romance qui va avec, ces deux là nous convient dans un pays entre fiction et réalité, théâtre contemporain et bluette sentimentale. Ils buttent sur les mots en français -surtout lui-, s’esquivent au moment des saluts -et ne reviendront pas- et nous laissent avec ce Photo-Romance sur le cœur. Gros pour le coup.
En avril prochain, Photo-Romance reviendra par ici, Evry puis la Villette à Paris. Vous en serez? En contre-point, on se doit de parcourir l’Eglise des Célestins pour découvrir durant quelques jours encore (jusqu’au 29 juillet), l’exposition d’une autre paire, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige : « Tels des oasis dans le désert » est une sorte de réponse, fragmentée et triste, à ce Photo-Romance. Bien sûr, on ne peut s’empêcher de penser à leur film Je veux voir où Rabih Mroué jouait le rôle d’un guide à part pour une Catherine Deneuve en visite au Liban. Dans ce cadre, les Célestins donc, avec ses ouvertures bouchées, sa terre au sol, les films ou les photos brûlées de Hadjithomas et Joreige trouvent leur juste place. On en sort pas indemne. On a vu.
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