Catherine de Médicis, Drag Race France, préservatifs remplis d’eau, le cool de la semaine à la Fashion Week de Paris.
Urgence climatique, féminisme, fluidité du genre, fashion tech : pour ouvrir la semaine de la mode qui se déroulera du 26 au 4 octobre, les créateur·ices démontrent que la création vestimentaire reste un reflet de l’époque.
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La Grande Dame, Paloma : les gagnantes de Drag Race France défilent chez Weinsanto
Programmé pour la première fois en ouverture de la semaine de la mode, le styliste alsacien de 28 ans rendait hommage au monde de la nuit et à la culture drag. Entre robe corsetée grandiloquente et relecture des silhouettes années 2000 – notamment la figure de la cagole en jupe fendue et faux ongles, Weinsanto hybride référents coutures et populaires et démontre que les codes féminins circulent dans diverses performances et sur des codes pluriels. Sur le podium, La Grande Dame croise la présentatrice Daphné Bürki, mais aussi la créatrice de lingerie Michaela Stark qui explore les diktats des normes corporelles féminines à travers un travail sur le corset s’illustrant dans des performances – maître-mot de ce défilé.
Préservatifs remplis d’eau chez Botter
Des mains remplacées par des bulles bleu Caraïbes réalisées à partir de préservatifs “grande taille” : ce détail du défilé Botter – intitulé non sans ironie “The Plastic Sea” à fait le tour des internets. Connus pour leurs collections écoresponsables et engagées, Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter ont laissé les motifs aquatiques se faufiler le long du défilé : long manteau bleu, sac évoquant un cube de glace fondant au soleil ou encore basket aux plastiques épais imitant des flaques d’eau. Loin de miser sur la dystopie pour éveiller, la collection fait le pari de l’humour mais aussi de la douceur avec des silhouettes aériennes : tailoring aux lignes fluides, déconstruction de trenchs qui se transforment en robe, et fourreaux réalisés en varech – matière écoresponsable.
Catherine de Médicis inspire la collection Dior
Connue pour explorer les relations entre femmes et pouvoir à travers ses collections, mais aussi les scénographies de ses défilés – ici imaginées avec l’artiste Eva Jospin – Maria Grazia Chiuri s’est intéressée à la figure de Catherine de Médicis (1519-1589). Mécène et amoureuse des arts, la reine de France a marqué l’histoire du costume – notamment en ce qui concerne le port du caleçon féminin pour les balades à cheval. Son influence se devine dans la jupe panier, les chopines (chaussure à plateforme, au talon décentré vers le milieu), ou encore la dentelle. Loin d’une relecture littérale, Maria Grazia Chiuri articule des pièces d’époque hétéroclites : corset, chemise masculine, ballerines, et jupon en matière technique permettent d’instaurer des dialogues entre une pluralité de féminités — soit un féminisme inclusif qui se passe de statement.
Crier sa colère dans les rues parisiennes avec Didu
Cheveux désordonnés, maquillage coulant et ongles transformés en griffes : chez Didu, la performance de l’hyper-féminité est enrayée avec humour et associée à des symboles vestimentaires de l’hyper-virilité. Jupes cargos superposées, cravates transformées en écharpes ou robes composées de ceintures type Western. Intitulée “I Cannot Hide my Anger”, la collection présentée au milieu de la rue Quincampoix, dans le 3e, fait directement référence à l’œuvre de l’artiste italienne Monica Bonvini qui explore depuis les années 1990 les rapports entre sexe et pouvoir. Dans le communiqué accompagnant le défilé, la créatrice chinoise basée à Shanghai déclare explorer la frustration des frontières fermées, de la vie culturelle gelée et du nouvel état de guerre.
Le futur du vêtement avec la collaboration Google et KOCHÉ
La fashion tech est-elle le futur de la mode ? À l’occasion du défilé qui s’est tenu au Palais Brongniart, Christelle Koché a dévoilé quatre pièces réalisées en partenariat avec Google. Long manteau dont les fines broderies s’illuminent une fois que la pénombre tombe, ou encore un ensemble blanc composé d’un crop trop qui se métamorphose au fil des mouvements : les pièces sont en constante réinvention – une même tenue est multiple. “Cette collection a été l’occasion pour moi de réfléchir à l’avenir des vêtements. La technologie et la mode peuvent repousser les frontières, mais cela n’aura de sens que si ce mélange permet aux gens d’exprimer leur singularité et ce qu’ils sont vraiment,” déclarait Christelle Koché dans la note d’intention du show.
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