Un disque d’inédits ressucite Nick Drake en créateur souverain.
Le village de Tanworth-in-Arden, où Nick Drake s’éteignit en 1974, devint après sa mort un véritable lieu de pèlerinage. Convaincus que le nom de leur fils serait à jamais oublié, Molly et Rodney Drake eurent l’agréable surprise de voir débarquer, dans la maison familiale, une cohorte de jeunes gens désireux de célébrer la mémoire du songwriter prodige. « En guise de cadeau, mon père leur remettait souvent une copie des maquettes que Nick avait réalisées à la maison, se souvient Gabrielle Drake, la sœur de Nick. A l’époque, on ne savait même pas ce qu’était un bootleg… »
Résultat : des albums pirates, souvent de piètre qualité, parfois vendus à des prix exorbitants, ont circulé. Pour mettre fin à ce trafic, Gabrielle Drake a supervisé la conception de Family Tree : un disque « destiné au premier cercle des fans« , rassemblant des demos de jeunesse et des enregistrements – inédits – datant du séjour de Drake à Aix-en-Provence, en 1967. Dans cet album de famille figurent aussi deux chansons exquises de Molly Drake, un duo fondant entre Gabrielle et son frère, et une pièce de Mozart par le « Family Trio » – Nick, son oncle et sa tante.
Dans ses reprises de folk et de blues comme dans ses propres chansons, Nick Drake apparaît déjà comme un musicien radieux et pleinement formé. « Family Tree démonte le mythe du songwriter dépressif et angoissé, précise Gabrielle Drake. C’est aussi l’album définitif qu’on pouvait faire sur les années de formation de Nick. Sauf découverte extraordinaire, il n’y aura aucun autre disque d’inédits à l’avenir.«