En ce moment, la presse américaine parle beaucoup d’Alex Jones. Et pour de bien tristes raisons : cet extrémiste texan de 43 ans susurre à l’oreille du Président des Etats-Unis, qui lui accorde une confiance aveugle, un déferlement de fake news et de théories complotistes.
C’est l’un des chefs de file de la désinformation aux Etats-Unis. Alex Jones, Texan de 43 ans, qui se revendique d’extrême droite, anime une émission de radio diffusée sur le réseau Genesis Communications – connu pour sa programmation conspirationniste – et possède un site web, InfoWars, épinglé comme étant l’un des bastions de la fake news. S’il occupe la scène médiatique depuis quelques jours, c’est parce qu’il s’affiche de plus en plus proche de Donald Trump, incarnant le type de média auquel le président fait confiance et accorde du crédit.
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Le président des Etats-Unis tweetait en effet, le 18 février dernier, que les entités médiatiques telles qu’ABS, CNN ou encore le New York Times – qualifiées de fake – étaient non pas ses ennemies, mais bien celles du peuple américain tout entier. Ce qui encouragera le New York Times à répondre dans un article : « Et vous savez qui n’est pas un ennemi, selon Donald Trump ? Alex Jones« . L’homme qui nie la tuerie de Sandy Hook du 14 décembre 2012, lors de laquelle 20 enfants ont été abattus, est donc l’ami du 45e président américain. Pour l’anecdote, Alex Jones affirme que les parents en deuil sont des acteurs et que la fusillade a été orchestrée et simulée par un Barack Obama désireux de mettre en place un strict contrôle des armes…
The FAKE NEWS media (failing @nytimes, @NBCNews, @ABC, @CBS, @CNN) is not my enemy, it is the enemy of the American People!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) February 17, 2017
Un informateur désinformant
Les affaires d’Alex Jones se portent à merveille depuis l’élection de son champion. Son site internet n’a jamais connu un tel trafic ; les revenus qu’il en tire s’en retrouvent dopés, révèle le New York Times. L’homme qui se targue d’avoir le président en ligne direct, occuperait ainsi le rôle d’informateur privilégié auprès de la Maison-Blanche. Il est chargé de valider les infos que Trump reçoit ainsi que certains communiqués que son administrations publie. Pour résumer : le fact checker du président américain est un conspirateur diffuseur de fake news. Voilà.
Son influence n’est pas à sous-estimer. Sur InfoWars, il avait publié, avant les élections présidentielles, une news expliquant qu’une pizzeria, à Washington, abritait dans son arrière-boutique un réseau de pédophilie, dirigé par Hillary Clinton et son conseiller. Un père de famille, originaire de Caroline du Nord, a débarqué dans le restaurant en question armé d’un fusil d’assaut pour délivrer les pauvres enfants. Heureusement, la police est intervenue avant que le drame ne survienne.
Donald Trump lui-même semble devenir le porte-parole des fausses informations que diffuse le conspirationniste texan. Lorsque le président déclare que des musulmans ont célébré les attentats du 11 Septembre dans le New Jersey, que Barack Obama soutient secrètement Daech, il reprend tout bonnement les théories fumeuses propagées par InfoWars. Lorsqu’il était candidat, durant les primaires républicaines, Trump avait fait les gros titres lorsqu’il avait participé à l’émission de radio d’Alex Jones durant plus d’une heure et demie. Les deux hommes se connaissent, se soutiennent et s’entraident donc depuis déjà un petit moment.
Le business du complot
Celui qui compare Hillary Clinton à un « monstre psychopathe abject sorti des enfers », s’est fait connaître du public en 1995, lors de l’attentat à la bombe contre le bâtiment fédéral à Oklahoma City. Il affirmait que le drame n’était qu’un coup monté par la gouvernement. En plus de son job d’animateur de radio, Alex Jones a écrit et produit plusieurs films, dont Une histoire du terrorisme sponsorisé par le gouvernement ; 9/11, la route vers la tyrannie ; La déception Obama : Quand le masque tombe, ou encore La Chute de la République, voi. 1 : la présidence de Barack Obama.
Reconnaissons au choix des sujets explorés une cohérence parfaite avec le personnage. Suivi par près de 570 000 personnes sur Twitter, il dit « se battre pour la liberté d’expression, en première ligne du journalisme de la vérité« . Il consacre d’ailleurs un article à Marine Le Pen et la polémique sur le voile lors de son déplacement à Beyrouth. En ne manquant pas d’écrire que « sa position a provoqué des louanges sur les réseaux sociaux« , tweets à l’appui.
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