L’erreur serait de prendre ces Dindes pour des pintades.
Certes, elles cultivent un goût pour la cuisine punk-rock avec un accent baloche et fricotent à chaque couplet avec des histoires de cul, de tromperies, d’amours crevassées ou de destins sordides.
Mais elles ont aussi la distance et l’humour indispensables pour dézinguer à l’électricité des Buzzcocks ou des Ramones la cruauté du quotidien, les lâchetés et les petites saloperies entre amis. Façon Têtes Raides, campées sur des grilles simples de rock définitif, fuzzant et crissant comme un cri vital (Noir Désir n’est pas loin), elles claironnent comme un réveil de volaille. Chez ces Suprêmes-là, ce sont les dindes qui distribuent les marrons.