Le lauréat du Man Booker Prize 2015 voit traduit en cette rentrée son “Léopard noir, loup rouge”, nouveau projet littéraire très ambitieux. Peut-être trop.
Premier auteur jamaïcain à rafler le Man Booker Prize, Marlon James avait mis le feu à la rentrée 2016 en France avec Brève Histoire de sept meurtres (Albin Michel), une fresque titanesque sur les coulisses de la tentative d’assassinat de Bob Marley par les gangs de l’île en 1976. En tout, 850 pages de plomb, de sang et de reggae, à mi-chemin de Narcos et de The Wire, dont on pourrait bientôt voir l’adaptation débarquer sur Netflix.
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Six ans plus tard, le prodige nous revient avec un projet tout aussi ambitieux, excitant sur le papier et potentiellement “plateformisable” : une trilogie fantasy déployée dans une Afrique ancienne, titrée The Dark Star Trilogy et ironiquement présentée par l’auteur lui-même comme “un Game of Thrones africain”.
On y suit la quête d’un mercenaire féroce et surpuissant, Pisteur, missionné pour retrouver un enfant
Et le premier opus de la saga, baptisé Léopard noir, loup rouge mêle effectivement ultraviolence et mythes anciens, cartes imaginaires et créatures horrifiques dans un monde fantasmé, nourri de fables, de légendes et de traditions ancestrales. On y suit la quête d’un mercenaire féroce et surpuissant, Pisteur, missionné pour retrouver un enfant et le placer sous la protection d’une anti-sorcière salvatrice.
Mais entre les diverses couches de songes, de barbaries et de cauchemars, la multiplication des intrigues, des personnages et des embûches, le tout dans une langue à l’oralité piégeuse couchée sur 700 pages, on est distancé·e par la complexité de cette odyssée trop dense, trop sanglante, trop fantasmagorique, trop insaisissable. Dommage.
Léopard noir, loup rouge de Marlon James (Albin Michel), traduit de l’anglais par Héloïse Esquié, 704 p., 24,90 €.
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