Après presque dix ans de pause, le trio new-yorkais porté par Karen O est de retour. Serein mais pas assagi.
Avec sa fougue imparable, sa frange en bataille et ses piques bien envoyées, Karen O a insufflé son girl power dans la scène rock ultra-masculine du début des années 2000. Les Strokes et les White Stripes n’en menaient pas large devant cette leadeuse charismatique à la voix de chat sauvage, aussi à l’aise dans les cercles arty que dans les sous-sols poisseux, où son trio se produisait à ses débuts. En pause depuis 2013 (période durant laquelle Karen O a sorti deux disques de son côté), le groupe new-yorkais Yeah Yeah Yeahs reprend enfin du service et dévoile son cinquième album presque dix ans après le précédent, l’inégal Mosquito.
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Comme l’indique son titre, Cool It Down calme le jeu, préférant l’apesanteur de synthés intergalactiques (Lovebomb et Blacktop, ballades touchantes) et le piano droit (Burning) aux riffs acérés qui ont fait sa réputation (l’époustouflant Fleez en est ici le seul exemple). On y retrouve la patte de leur producteur attitré, Dave Sitek, notamment ce goût pour les échos qu’il applique aussi chez son propre groupe, TV on the Radio.
Faim de loup
Derrière cette sérénité formelle, le volcan Karen O continue de gronder, s’insurgeant contre le dérèglement climatique sur Spitting Off the Edge of the World (joli duo avec Perfume Genius), et irradiant de sensualité à chaque instant. “J’ai une faim de loup”, chante-t-elle au début de Wolf – on se laisse volontiers dévorer.
Cool It Down (Secretly Canadian/Modulor). Sorti depuis le 30 septembre.
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