La bande-son d’une adolescence éternelle venue du nord de Londres avec un Portishead à la coproduction.
À ceux qui ne voyaient en Sorry qu’une énième sensation du rock anglais aussitôt oubliée, Asha Lorenz et sa bande répondent avec un nouvel album d’indie pop orchestrale, faussement naïve, joliment nonchalante. De surcroît, les Londonien·nes disposent d’une qualité qui devrait achever de les rendre séduisant·es même aux yeux des sceptiques.
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Même avec plus de moyens, plus d’expérience et plus de soutien (Adrian Utley de Portishead a été engagé à la coproduction), leur écriture douce-amère demeure merveilleusement juvénile, soumise à la fougue d’un groupe attaché à l’expérience collective, à ce studio où leurs grandes idées prennent désormais forme.
Cousine improbable de Slint ou Sonic Youth
Il faut certes attendre le quatrième morceau, Willow Tree, pour que Anywhere But Here prenne toute sa dimension, mais la récompense est à la hauteur de l’attente : la musique de Sorry devient alors immédiatement contagieuse, dans la droite lignée du rock lo-fi des années 1990, cousine improbable et optimiste de celle de Slint ou de Sonic Youth.
Sans chercher à minorer la beauté de Let the Lights On, à l’énergie grunge imparable, il paraît évident qu’avec Willow Tree, There’s So Many People That Want to Be Loved ou Baltimore, les Britanniques franchissent un palier significatif, accueillant des arrangements plus sophistiqués, parvenant à insuffler derrière chaque accord ou chaque harmonie vocale une véritable émotion.
Anywhere But Here (Domino/Sony Music). Sortie le 7 octobre. Concert le 15 octobre à Paris (Le Pop-Up du Label).
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