En ironisant sur l’ouverture des magasins le dimanche pour Madame Obama, Sarkozy soutient implicitement un projet de loi visant à instaurer plus généralement le travail dominical.
Certains aiment à penser que les First Ladies n’ont pas d’influence. Nicolas Sarkozy n’est pas de ceux-là. « Est-ce qu’il est normal que le dimanche quand Madame Obama veut, avec ses filles, visiter les magasins parisiens je doive passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ? ».
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Et voila le pavé qui tombe dans la marre (ou plutôt dans la vitrine du magasin fermé) : les petits désirs de la première dame américaine pourraient-ils bouleverser la vieille tradition qui faisait du dimanche un jour chômé ?
C’est en tout cas l’argument-choc choisi par le Président de la République pour défendre un projet de loi déposé (par le député UMP Richard Maillé) il y a quelques semaines, et visant à consacrer le travail dominical. Un projet de loi qui devrait être débattu à l’Assemblée Nationale à partir du 7 juillet prochain.
Sujet hautement polémique, le retour du travail le dimanche, qui avait déjà provoqué une passe d’arme entre le gouvernement et sa majorité il y a quelques semaines – lors du premier examen du texte de loi (retoqué). L’UMP souhaitait la limitation de la « distorsion de concurrence » entre grandes surfaces et petits commerces de proximité.
Mais si les députés UMP ont commencé à purger le texte de ses scories, c’est le groupe PS qui a cette fois ouvert la boîte de Pandore. Selon le PS, le projet de loi autoriserait aussi la généralisation à terme du travail le dimanche – notamment pour les villes dites « touristiques » – et sans aucune contrepartie pour les salariés concernés. Autrement dit, pas d’augmentation de salaires, ni même de temps de repos.
En réalité, le projet de loi du député Maillé (qui vise uniquement l’ouverture des grandes surfaces de près de 500 communes le dimanche) s’accorde aussi parfaitement avec la loi sur le tourisme de 2006, qui octroie le statut des communes dites « touristiques ».
Selon ce projet de loi Maillé, « les établissements de vente au détail situé dans les communes touristiques » pourraient, à l’instar des grandes surfaces, ouvrir leur portes le dimanche. Un petit tour de passe-passe qui pourrait alors faire augmenter le nombre de communes « touristiques » visées par le projet de loi.
Une augmentation non-négligeable pour les partisans du travail dominical : si l’on tient compte des municipalités ayant demandé le statut de « touristique« , le nombre de communes visées par la proposition de loi passerait en effet de 500 à 5000.
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