Le songwriter basé en Autriche revient avec un troisième album de pop gracieuse, pensé pour accompagner tous ces moments où l’on songe aux années écoulées avec un rien de mélancolie.
Après cinq années d’absence, dont plusieurs passées sur un disque qui ne verra probablement jamais le jour, que pouvait bien avoir à raconter Sohn ? Majestueux, intime, incroyablement joueur sans jamais être envahissant, Trust répond à cette question avec intelligence.
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Sur ce troisième album, finalisé dans un esprit collectiviste à Los Angeles, le discret Britannique chante sa paternité, ses années passées à Vienne (Figureskating, Neusiedlersee) et son amour de la nature – Montardit est une référence à ce petit village ariégeois où il a composé une partie du disque.
Electro-pop au ralenti
Persuadé que l’on vit sans doute mieux au cœur de grands espaces qu’à la vue des humains, Sohn témoigne ici d’une belle sérénité, transformée en chansons charmeuses par une interprétation gracieuse et une production qui ne cherche pas à tricher. Antigravity dit l’un de ces treize morceaux où la beauté se déploie élégamment, en une electro-pop au ralenti, tout en notes cachées. Trust, c’est précisément ça : un disque dépourvu de pesanteur, éloigné de toute forme de pollution, détaché des us et coutumes terrestres.
Là où tant de ses contemporain·es semblent incapables d’héberger le moindre sentiment dans des mélodies pensées pour remplir l’espace, Sohn privilégie la retenue, la soustraction, tous ces frissons provoqués par le romantisme et la douceur de ces refrains bienfaiteurs. Il y a en effet beaucoup de bienveillance dans le piano de I Won’t, pas mal de langueur dans ces mélodies faussement désossées (Truce) ou subtilement orchestrées (Life Behind Glass), une évidente soif de vivre dans ce chant qui, de Riverbank à MIA, fait l’éloge de la lenteur.
Trust (4AD/Wagram). Sortie le 2 septembre.
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